
L’aventurier, engagé sur le passage du Nord-Ouest à la rame depuis deux étés, était prêt du but mais les glaces en ont décidé autrement. Il est contraint d’hiverner à 1.000 kilomètres de la porte de sortie, au cœur de l’Arctique.
Charles Hedrich en est convaincu : seule la première mondiale, du Pacifique à l’Atlantique en solitaire et à la rame entre le détroit de Béring et de Davis, restera dans les mémoires. Pas les trois étés nécessaires pour venir à bout du mythique passage du Nord-Ouest. Hasard des expéditions, cet aléa lui permet de suivre encore plus les traces de Roald Amundsen, le premier marin à avoir franchi le passage du Nord-Ouest, en trois saisons, de 1903 à 1906 (un hivernage de deux ans et un second d'une saison).
Trois saisons dans les glaces
Auteur du premier aller-retour en solo sur l’Atlantique en 141 jours en 2012, Charles Hedrich avait aussitôt enchaîné avec le passage du Nord-Ouest l'été suivant. Il a parcouru 3.000 des 6.000 kilomètres lors de sa première saison, avant de laisser son embarcation à l’hivernage dans une jolie maison de bois bleu du village de Tuktoyaktuk, dans le grand nord canadien. Pour la saison 2, il a avalé 2.000 kilomètres à raison de 45 km par jour en moyenne. Mais un bouchon de glace lui barre désormais la route. "Les dernières cartes des glaces montraient que le Passage Nord-Ouest s'était refermé, j'étais au large de l'île Matty, et la décision a été facile à prendre. La probabilité que je passe était nulle !", a confié l’aventurier à nos confrères de l’AFP. Il va donc laisser une nouvelle fois son rameur, cette fois dans le village Inuit de Taloyoak, sous une bâche, sur le toit d’un conteneur. Sa prochaine expédition, dans l’Atacama, le désert le plus aride au monde, devra donc attendre. « Mais la troisième saison ne devrait pas prendre beaucoup de temps donc je peux continuer à avancer dans mes projets », nous a-t-il assuré. Il table sur 20 jours, un mois maximum, pour terminer cette aventure.