
Le radeau de survie
En France, un radeau de survie est obligatoire pour toute navigation au-delà de 6 milles d’un abri. Le modèle côtier est conçu pour une navigation modérée à moins de 60 milles d’un abri et le hauturier pour une navigation à plus de 60 milles d’un abri. Ils peuvent être conditionnés en sac ou en container. Les révisions sont obligatoires et doivent être réalisées dans des centres agréés de la marque. Elles ont lieu tous les trois ans avec une ré-épreuve de la bouteille de gaz tous les 9 ans. Le prix moyen des révisions est de l’ordre de 500 euros avec un surcoût de 115 euros lors de la révision de la bouteille. Certaines marques comme Plastimo assurent gratuitement la révision de la bouteille pour les radeaux fabriqués à partir de janvier 2018. La garantie constructeur, suivant les marques et le modèle, peut aller de 15 à 18 ans sous certaines conditions, bien se renseigner lors de l’achat.
L’entretien
Un radeau de survie est bien souvent placé en extérieur exposé aux intempéries. Il est évident qu’un modèle en container est mieux protégé qu’en sac et a plus de chance d’aller au-delà de 15 ans. A bord, il ne doit pas être utilisé comme siège voire comme établi. Lorsque vous lavez le bateau à l’eau douce n’hésitez à rincer le radeau pour ôter le sel. Pour l’hivernage, l’idéal, si vous en avez la possibilité, est de le stocker à terre dans un endroit sec. Au minimum, rangez-le à l’intérieur du bateau.
Les gilets et les harnais
Si le traditionnel gilet orange en mousse a tendance à céder le pas à la nouvelle génération de gonflable, il reste néanmoins très présent sur les bateaux. L’entretien consiste à ôter les salissures avec une éponge humide. En fin de saison, ils peuvent être lavés à grande eau, séchés au soleil et entreposés pour l’hivernage dans un endroit sec. Sur les gilets gonflables, vérifiez la date de péremption des systèmes de percussion. Selon les types de déclenchement, la date de validité est inscrite sur la tête du percuteur (hydrostatique Hammar) et pour les modèles à pastilles de sel la date est inscrite dessus. La pastille de sel doit être propre et complète. S’il manque du sel ou s’il se désagrège, il faut la changer. La bouteille de gaz ne doit pas être percutée. Au besoin, on peut la peser (poids en grammes noté sur la bouteille). En aucun cas, on ne doit laver à grande eau les gilets automatiques au risque qu’ils se déclenchent. Le changement d’une cartouche avec cylindre et clip vous coûtera de 26 à 36 euros (suivant poids cartouche), pour un kit hydrostatique Hammar de 43 à 55 euros et pour des cartouches seules de 12 à 17 euros (suivant poids).
La vérification des harnais et des longes consiste à contrôler l’état des sangles textiles et le bon fonctionnement des systèmes d’ouvertures.
Les extincteurs
La date de révision est portée sur le corps de l’extincteur. Il est impératif de la respecter. A la date limite, il doit être vérifié ou remplacé. Compte tenu du prix (entre 20 et 30 euros modèle de 1 kg), il est souvent préférable d’en acheter des neufs. Peu d’entretien, il faut simplement vérifier l’état de la tête de percussion qui peut s’oxyder si elle est en métal. Si l’extincteur est équipé d’un manomètre vérifier que ce dernier est bien dans la zone verte.

Recommandation importante
On doit connaître l’utilisation des extincteurs. Un feu peut se déclarer et se propager très vite, ce n’est pas le moment de lire le mode d’emploi. La première règle est d’éviter tout courant d’air et, dans la mesure du possible, d’étouffer le feu avec des couvertures ; il en existe des spécifiques. Un extincteur doit être utilisé verticalement et il faut toujours attaquer la base du feu puis remonter vers le haut. Il faut aussi savoir que le temps de décharge est fonction de la capacité (donnée en kg) et qu’il est bref : 7 secondes pour un extincteur de 1 kg, 8 à 10 secondes pour un de 2 kg et 19 secondes pour un de 9 kg. Pour le compartiment moteur (fermé), il est conseillé d’avoir un modèle à gaz (CO2). Il étouffe rapidement le feu par privation d’oxygène. Il est sans aucun danger pour le matériel mécanique et électrique. La règlementation impose un orifice sur le compartiment moteur pour pouvoir envoyer le gaz (ou la poudre) sans avoir à l’ouvrir, quant au froid, il suffit de se munir d’un gant. Sur le marché, on trouve des extincteurs à gaz portatifs et à commande à distance. A noter que la révision d’un modèle à gaz se fait tous les dix ans. Là, il est préférable de le changer plutôt que de le faire réviser.
Nous recommandons d’avoir à bord un extincteur par cabine, un placé près de la cuisine et un au du poste de pilotage (bateau à moteur). Une couverture anti feu placée au-dessus de la cuisine est une solution très efficace qui permet de réduire le nombre d’extincteurs dans cette partie du bateau.
L’éclairage de sécurité
La règlementation impose un dispositif lumineux (cyalume, lampe flash) d’une autonomie minimum de 6 heures et assujetti à chaque équipement individuel de flottabilité y compris la bouée couronne. Pour les modèles équipés de piles, il faut les changer tous les ans et n’utiliser que des piles alcalines. Pour les feux à retournement, les modèles LED magnétiques à batterie sont étanches et insensibles à l’humidité et peuvent être stockés dans n’importe quelle position. Ils ont une durée de validation de 5 ans et une autonomie en mode flash de 10 heures. Ils sont plus efficaces que les feux à retournement standard.
L’asséchement
Un dispositif d’asséchement manuel (écope, pompe à main fixe ou manuelle) est obligatoire. La pompe fixe à main doit être vérifiée. Pour le faire, il faut s’assurer qu’elle évacue correctement. Si ce n’est pas le cas, il faut vérifier que la crépine de prise d’eau ne soit pas encrassée et que les tuyaux d’évacuation sont en bon état avec des colliers bien serrés sans prise d’air. Si tout semble correct, il faut vérifier la pompe (membranes). Si vous êtes équipé d’une pompe électrique, il faut aussi s’assurer qu’elle évacue bien. Si elle tourne sans résultat, la cause est bien souvent la turbine endommagée ou simplement la crépine obturée.
Feux de détresse
La date de péremption est portée sur leur corps. Lors de l’achat bien vérifier cette date et éviter des modèles dont cette dernière arrive à péremption la veille de vos vacances. Pour éviter l’oxydation, le coffret de fusée doit être placé dans un endroit sec connu de tous l’équipage.
Trousse de secours
Elle doit être conforme à la division 240 qui impose un certain nombre de produits en fonction de la catégorie de navigation. Rien ne vous empêche de compléter cette liste. Les dates limites des produits doivent être valides.
Les plus pour la sécurité
Un certain nombre de produits sont imposés, d’autres recommandés. Parmi ces derniers, nous pouvons citer la couverture anti feu pour la cuisine, des éclairages efficaces à LED, un pistolet lance fusée, des cisailles à hauban… La liste est longue et nous reviendrons sur les produits qui font la différence pour la sécurité à bord.
Notre avis
La vérification du matériel de sécurité, à l’exception du radeau de survie, peut être faite par vous-même. Vous pouvez compléter par des équipements qui vous semble plus efficaces que ceux imposés. Certains ont disparu de la liste, par exemple, les pinoches, le seau ou encore le réflecteur radar, d’autres ont été rajoutés, par exemple, la bouée de mouillage pour les bateaux de plus de 7 mètres.