Réarmer son bateau : le point sur le matériel de sécurité

Equipements

Les beaux jours arrivent, le temps est venu de réarmer son bateau pour la nouvelle saison. Le matériel de sécurité fait partie des équipements à vérifier avant d’envisager une sortie. Il ne concerne pas uniquement le radeau de survie mais bien d’autres équipements, qui comme nous allons le voir, contribuent à la sécurité.

Matériel de sécurité à bord ©Albert Brel
Les beaux jours arrivent, le temps est venu de réarmer son bateau pour la nouvelle saison. Le matériel de sécurité fait partie des équipements à vérifier avant d’envisager une sortie. Il ne concerne pas uniquement le radeau de survie mais bien d’autres équipements, qui comme nous allons le voir, contribuent à la sécurité.

Le radeau de survie

En France, un radeau de survie est obligatoire pour toute navigation au-delà de 6 milles d’un abri. Le modèle côtier est conçu pour une navigation modérée à moins de 60 milles d’un abri et le hauturier pour une navigation à plus de 60 milles d’un abri. Ils peuvent être conditionnés en sac ou en container. Les révisions sont obligatoires et doivent être réalisées dans des centres agréés de la marque. Elles ont lieu tous les trois ans avec une ré-épreuve de la bouteille de gaz tous les 9 ans. Le prix moyen des révisions est de l’ordre de 500 euros avec un surcoût de 115 euros lors de la révision de la bouteille. Certaines marques comme Plastimo assurent gratuitement la révision de la bouteille pour les radeaux fabriqués à partir de janvier 2018. La garantie constructeur, suivant les marques et le modèle, peut aller de 15 à 18 ans sous certaines conditions, bien se renseigner lors de l’achat.

L’entretien

Un radeau de survie est bien souvent placé en extérieur exposé aux intempéries. Il est évident qu’un modèle en container est mieux protégé qu’en sac et a plus de chance d’aller au-delà de 15 ans. A bord, il ne doit pas être utilisé comme siège voire comme établi. Lorsque vous lavez le bateau à l’eau douce n’hésitez à rincer le radeau pour ôter le sel. Pour l’hivernage, l’idéal, si vous en avez la possibilité, est de le stocker à terre dans un endroit sec.  Au minimum, rangez-le à l’intérieur du bateau.        

Les gilets et les harnais

Si le traditionnel gilet orange en mousse a tendance à céder le pas à la nouvelle génération de gonflable, il reste néanmoins très présent sur les bateaux. L’entretien consiste à ôter les salissures avec une éponge humide. En fin de saison, ils peuvent être lavés à grande eau, séchés au soleil et entreposés pour l’hivernage dans un endroit sec. Sur les gilets gonflables, vérifiez la date de péremption des systèmes de percussion. Selon les types de déclenchement, la date de validité est inscrite sur la tête du percuteur (hydrostatique Hammar) et pour les modèles à pastilles de sel la date est inscrite dessus. La pastille de sel doit être propre et complète. S’il manque du sel ou s’il se désagrège, il faut la changer. La bouteille de gaz ne doit pas être percutée. Au besoin, on peut la peser (poids en grammes noté sur la bouteille). En aucun cas, on ne doit laver à grande eau les gilets automatiques au risque qu’ils se déclenchent. Le changement d’une cartouche avec cylindre et clip vous coûtera de 26 à 36 euros (suivant poids cartouche), pour un kit hydrostatique Hammar de 43 à 55 euros et pour des cartouches seules de 12 à 17 euros (suivant poids). 

La vérification des harnais et des longes consiste à contrôler l’état des sangles textiles et le bon fonctionnement des systèmes d’ouvertures.

Les extincteurs

La date de révision est portée sur le corps de l’extincteur. Il est impératif de la respecter. A la date limite, il doit être vérifié ou remplacé. Compte tenu du prix (entre 20 et 30 euros modèle de 1 kg), il est souvent préférable d’en acheter des neufs. Peu d’entretien, il faut simplement vérifier l’état de la tête de percussion qui peut s’oxyder si elle est en métal. Si l’extincteur est équipé d’un manomètre vérifier que ce dernier est bien dans la zone verte.

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Pour le compartiment moteur (fermé), il est conseillé d'avoir un modèle à gaz (CO2). Il étouffe rapidement le feu par privation d'oxygène.© Albert Brel

Recommandation importante 

On doit connaître l’utilisation des extincteurs. Un feu peut se déclarer et se propager très vite, ce n’est pas le moment de lire le mode d’emploi. La première règle est d’éviter tout courant d’air et, dans la mesure du possible, d’étouffer le feu avec des couvertures ; il en existe des spécifiques. Un extincteur doit être utilisé verticalement et il faut toujours attaquer la base du feu puis remonter vers le haut. Il faut aussi savoir que le temps de décharge est fonction de la capacité (donnée en kg) et qu’il est bref : 7 secondes pour un extincteur de 1 kg, 8 à 10 secondes pour un de 2 kg et 19 secondes pour un de 9 kg. Pour le compartiment moteur (fermé), il est conseillé d’avoir un modèle à gaz (CO2). Il étouffe rapidement le feu par privation d’oxygène. Il est sans aucun danger pour le matériel mécanique et électrique. La règlementation impose un orifice sur le compartiment moteur pour pouvoir envoyer le gaz (ou la poudre) sans avoir à l’ouvrir, quant au froid, il suffit de se munir d’un gant. Sur le marché, on trouve des extincteurs à gaz portatifs et à commande à distance. A noter que la révision d’un modèle à gaz se fait tous les dix ans. Là, il est préférable de le changer plutôt que de le faire réviser.

Nous recommandons d’avoir à bord un extincteur par cabine, un placé près de la cuisine et un au du poste de pilotage (bateau à moteur). Une couverture anti feu placée au-dessus de la cuisine est une solution très efficace qui permet de réduire le nombre d’extincteurs dans cette partie du bateau. 

L’éclairage de sécurité

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© Albert Brel

La règlementation impose un dispositif lumineux (cyalume, lampe flash) d’une autonomie minimum de 6 heures et assujetti à chaque équipement individuel de flottabilité y compris la bouée couronne. Pour les modèles équipés de piles, il faut les changer tous les ans et n’utiliser que des piles alcalines. Pour les feux à retournement, les modèles LED magnétiques à batterie sont étanches et insensibles à l’humidité et peuvent être stockés dans n’importe quelle position. Ils ont une durée de validation de 5 ans et une autonomie en mode flash de 10 heures. Ils sont plus efficaces que les feux à retournement standard.  

L’asséchement

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Fusées en mauvais état, dangereuses© Albert Brel

Un dispositif d’asséchement manuel (écope, pompe à main fixe ou manuelle) est obligatoire. La pompe fixe à main doit être vérifiée. Pour le faire, il faut s’assurer qu’elle évacue correctement. Si ce n’est pas le cas, il faut vérifier que la crépine de prise d’eau ne soit pas encrassée et que les tuyaux d’évacuation sont en bon état avec des colliers bien serrés sans prise d’air. Si tout semble correct, il faut vérifier la pompe (membranes). Si vous êtes équipé d’une pompe électrique, il faut aussi s’assurer qu’elle évacue bien. Si elle tourne sans résultat, la cause est bien souvent la turbine endommagée ou simplement la crépine obturée.

Feux de détresse

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Couverture anti-feu à placer dans la cuisine© Albert Brel

La date de péremption est portée sur leur corps. Lors de l’achat bien vérifier cette date et éviter des modèles dont cette dernière arrive à péremption la veille de vos vacances. Pour éviter l’oxydation, le coffret de fusée doit être placé dans un endroit sec connu de tous l’équipage.

Trousse de secours

Elle doit être conforme à la division 240 qui impose un certain nombre de produits en fonction de la catégorie de navigation. Rien ne vous empêche de compléter cette liste. Les dates limites des produits doivent être valides.  

Les plus pour la sécurité

Un certain nombre de produits sont imposés, d’autres recommandés. Parmi ces derniers, nous pouvons citer la couverture anti feu pour la cuisine, des éclairages efficaces à LED, un pistolet lance fusée, des cisailles à hauban… La liste est longue et nous reviendrons sur les produits qui font la différence pour la sécurité à bord.

Notre avis

La vérification du matériel de sécurité, à l’exception du radeau de survie, peut être faite par vous-même. Vous pouvez compléter par des équipements qui vous semble plus efficaces que ceux imposés. Certains ont disparu de la liste, par exemple, les pinoches, le seau ou encore le réflecteur radar, d’autres ont été rajoutés, par exemple, la bouée de mouillage pour les bateaux de plus de 7 mètres.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…