
Posséder un bateau et pratiquer la navigation procurent une satisfaction inégalable. Reconnaissants, la plupart des adeptes s’emploient à connaitre les petits secrets de leur navire, l’entretenir, le bichonner. « Les plaisanciers, ce sont 100 % de passionnés ! », souligne Olivier Grassi, patron des chantiers éponymes à La Rochelle. Outre les réparations ponctuelles, inhérentes à la vie de chacun, nous sommes en plein dans la période de déshivernage. A l’annonce des beaux jours, les propriétaires sortent les embarcations de leur léthargie hivernale et les remettent en ordre de marche. L’opération emblématique est celle du carénage. Elle consiste à gratter la coque et y appliquer une peinture anti-salissures (anti-fouling). Ceci pour la protéger et optimiser la glisse. On en profite pour vérifier l’état de cette partie immergée. « A La Rochelle, la plupart des propriétaires habitent à moins d’une heure du port. 70 % d’entre eux se débrouillent pour le carénage. C’est souvent un bon moment à passer avec les copains, les fameux BdA (Bateaux des Autres) », sourit Olivier Grassi. Son voisin des Ateliers Maritimes Diversifiés, Antoine de Mascureau, précise : « nous pouvons prendre tout le carénage en charge ou simplement assurer le rendez-vous avec le port et faire sortir le bateau par les grutiers, puis les propriétaires viennent le nettoyer ». Pour les petits travaux, on peut faire beaucoup par soi-même. « Et quand on fait du bateau c’est bien de le connaitre un peu, d’être un minimum bricoleur, curieux. Ne serait-ce que pour savoir où sont les choses, les éléments de sécurité, les vannes… pour anticiper les petits problèmes, intervenir au large au cas où ».
Connaître son bateau
Les chantiers proposent un service à la carte, en fonction des besoins, de la disponibilité des plaisanciers et de leurs compétences. « Nous pouvons même aller jusqu’à accompagner les moins expérimentés pour une sortie de contrôle et voir si tout va bien. » Quelles que soient les options choisies, le plaisancier averti s’y prendra à l’avance. La saisonnalité de l’activité encombre l’agenda des chantiers, des artisans et les délais peuvent s’allonger pour certaines pièces. Contrairement au monde de l’automobile où tout est standardisé et calibré, ici chaque bateau, propriétaire et professionnel présente un cas particulier. Et la plaisance n’est pas réglementée en la matière. « Il n’y a aucune obligation, pas de contrôle technique. De fait il y a certains bateaux sur lesquels il vaut mieux ne pas embarquer », remarque Olivier Grassi.
L’œil des pros
Confier les opérations de déshivernage à un professionnel assure de ne rien oublier et de mettre toutes les compétences en œuvre : réviser le moteur, vérifier l’état des voiles et des winchs (plots fixés sur le pont pour tendre ses câbles), le bon fonctionnement des vannes, de l’appareil à gouverner … Attention à l’électricité. « A bord on utilise du 12 volts, une basse tension mais une grosse intensité. En cas de mauvais contact, un bateau est plus exposé au feu qu’une maison. Le chauffage est également à surveiller, notamment pour les intoxications au CO2 », prévient Olivier Grassi. Il conseille par ailleurs : « Quand on achète un bateau d’occasion, il est de bien de faire une première saison pour voir ce qui va ou pas. Puis on prend des avis sur le ponton et on investit la deuxième année ». Car un bon entretien présente un coût non négligeable, d’où la nécessité de lui consacrer du temps. Les prix sont variables en fonction des chantiers, des forfaits choisis et des produits. Un exemple : « Il existe un anti-fouling permanent, écologique, rentable dès la troisième année », présente Olivier Grassi.
En fin de saison, à l’automne, il faudra mettre le bateau au repos, rincer tous les éléments à l’eau douce, ranger les voiles, les sécher et les stocker à l’abri des UV et de la lune, mettre le moteur hors gel et maintenir les batteries en charge. Le forfait hivernage d’un professionnel se situe entre 600 et 700 € pour un navire de neuf mètres.
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