Désarmer : ne pas oublier les équipements annexes

Equipements

Chaque année, au mois de novembre, les plaisanciers désarment leur bateau, voiliers ou bateaux à moteur. Cette opération qui peut être effectuée sans difficultés, ne concerne pas que les incontournables comme le moteur, l’électronique et l’accastillage. Elle s’applique aussi aux équipements annexes qui peuvent poser problème à la remise en service du bateau.

©Albert Brel
Chaque année, au mois de novembre, les plaisanciers désarment leur bateau, voiliers ou bateaux à moteur. Cette opération qui peut être effectuée sans difficultés, ne concerne pas que les incontournables comme le moteur, l’électronique et l’accastillage. Elle s’applique aussi aux équipements annexes qui peuvent poser problème à la remise en service du bateau.

Les appareils grand public : pas conçus pour un séjour permanent à bord

A bord, il y a de plus en plus d’appareils grand public qui vont de la télévision à la radio en passant par les ordinateurs. Quelle que soit la marque, ils ne sont pas conçus pour séjourner à bord pendant l’hivernage. Non seulement, il faut éviter de les installer là où ils peuvent recevoir des projections d’eau mais aussi toujours privilégier un emplacement ventilé. En cas de projection d’eau de mer, il faut rapidement les rincer à l’eau douce. Pour l’hivernage, il faut les débarquer et si possible les faire fonctionner.

Les éclairages individuels grand public : pas protégés pour une utilisation marine

Les magasins de bricolage proposent des éclairages individuels à LED fonctionnant sur piles ou accus rechargeables. Ils sont puissants et souvent peu voraces en énergie. Leurs inconvénients, ils sont rarement étanches et sont, à l’origine, conçus pour une utilisation terrestre. Les pièces métalliques (poignées, support, etc.) ainsi que les contacts électriques peuvent s’oxyder rapidement au contact de l’eau salée. Sur le bateau, il faut veiller à les rincer à l’eau douce s’ils ont reçu des embruns. Quant aux contacts électriques, bien souvent en cuivre non étamé, il faut régulièrement les contrôler et ôter l’oxydation (vert-de-gris) avec un produit spécial contact.

Les coffres : nettoyage et ventilation

Les coffres doivent être vidés et nettoyés à l’eau douce. Pour l’hivernage, il faut les laisser un peu ouverts pour permettre à l’air de circuler.

Les appareils portatifs et leur alimentation : attention aux piles

La majorité des appareils portatifs tels que GPS, télécommandes, ordinateurs, tablettes, sont de plus en plus nombreux à bord. A de rares exceptions, ils sont sensibles à l’humidité et à l’atmosphère salin. L’alimentation est bien souvent assurée par des piles, là, pas d’hésitation, prendre des piles alcalines de qualité et vérifier régulièrement leur état. Une pile qui coule détruit rapidement un appareil. Pour l’hivernage, il faut donc ôter les piles ou accus et nettoyer les contacts.

La nourriture : la débarquer

Toute la nourriture doit être débarquée y compris les conserves en boîte métallique. On peut garder quelques conserves à bord mais de préférence en bocaux, les boites métalliques peuvent rapidement rouiller.

La cuisinière, les ustensiles de cuisine, la vaisselle : un bon nettoyage

La cuisinière ou le réchaud doivent être nettoyés à l’eau chaude pour ôter les résidus de graisses. Pour le four, utilisez un produit spécial. Les ustensiles de cuisine (casseroles, poêles, etc.) seront lavés et, une fois secs, rangés. Il en sera de même pour l’ensemble de la vaisselle. L’alimentation se faisant généralement à partir d’une bouteille de gaz, il faut veiller à ce que le robinet sur cette dernière soit fermé ainsi que le robinet d’arrêt. Il existe des bouteilles de gaz en matériaux composites, dans ce cas, pas de problème de corrosion. Par contre, les bouteilles métalliques (la majorité) sont sensibles à la corrosion. Pour l’éviter, vous pouvez la débarquer pour l’hivernage.

Le réfrigérateur : vidé et aéré

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Le réfrigérateur, après dégivrage, sera débranché électriquement et entièrement vidé. Le produit qui convient le mieux pour le nettoyer et éviter le développement de bactéries est le vinaigre blanc. Pour l’hivernage, il est conseillé de laisser la porte légèrement ouverte.

Les vêtements : un bon rinçage

Les vêtements de mer (veste, cirés, etc.) doivent être rincés à l’eau douce, séchés et rangés dans un endroit sec ventilé. Le point sensible reste la fermeture éclair. Elle a tendance à accumuler le sel ce qui peut entrainer la cassure de son système coulissant et la rendre rapidement inutilisable. Pour l’entretenir, n’hésitez pas à la brosser pour ôter le sel et au besoin à mettre un peu d’huile.

Ligne de vie et sécurité : sensible aux UV

Les ligne de vies sont des équipements de sécurité. Les modèles les mieux adaptés qui ne roulent pas sous les pieds, sont constitués de sangles plates. Pour l’hivernage, inutile de les laisser en extérieur, exposées au soleil et à l’eau. Il faut les rincer à l’eau douce et les ranger dans un endroit sec.

Réservoir d’eau douce : vidanger tous les circuits

Ouvrir tous les robinets (cuisine, salle d’eau, douche, douchette de cockpit) et laisser l’eau s’écouler. Une fois le circuit vide, on coupe la pompe électrique tout en laissant les robinets ouverts. Si le circuit d’eau dispose de filtres, il faut les ôter et, au réarmement, en remettre des neufs. Le réservoir d’eau doit être nettoyé, à cet effet, la majorité dispose de trappes de visite. Bien souvent dans le fond du réservoir, on trouve des dépôts (sable, vase), il faut bien les nettoyer pour éviter la prolifération des bactéries, voire les mauvaises odeurs. Le produit le mieux adapté pour le nettoyage est l’eau de javel diluée. Il faut ensuite procéder à un rinçage à l’eau douce. Pour l’hivernage, il est conseillé de laisser la trappe de visite ouverte ainsi que les robinets.

Réservoir d’eaux usées : éviter la prolifération des bactéries et les odeurs

Sans être obligatoires à ce jour, on trouve de plus en plus de bateaux équipés de réservoirs dédiés aux eaux grises et noires. Et ce d’autant que dans certaines zones et pays, ils sont demandés. Ces réservoirs doivent être vidangés dans des installations prévues, de plus en plus de ports en possèdent. Vidanger ne signifie pas nettoyer en profondeur. En fin de saison et pour l’hivernage, il faut effectuer un nettoyage complet. Pour le faire, on le nettoie à l’eau douce et on termine en mettant un produit spécifique qui évite la prolifération des bactéries et les odeurs.

Bimini, taud : éviter de les laisser à poste

Ce sont des équipements très appréciés en navigation. Les laisser à poste pendant un hivernage fait que non seulement ils s’abiment mais créent aussi du fardage. A la limite, si vous avez une ancienne capote de descente, vous pouvez la laisser à poste pendant l’hivernage pour protéger la descente.

Les incontournables sur un voilier et un bateau à moteur

Sans entrer dans les détails sur l’hivernage que nous avons déjà évoqués dans de précédents articles, il est bon de rappeler les points importants.

Les voiles : elles doivent être rangées

Même si vous êtes équipé de lazy bag pour la GV, d’une bande UV voire d’une housse pour le génois, ces éléments sont faits pour protéger les voiles pendant la saison estivale pas pour l’hivernage. Si vous laissez les voiles à poste, elles font du fardage, s’abiment et peuvent se dérouler. Elles doivent être stockées dans un endroit sec. Si vous en avez la possibilité n’hésitez pas à les laver à l’eau douce avec un jet et, si vous constatez des points faibles (coutures, déchirures), il est conseillé de les déposer chez un voilier pendant l’hiver, ils sont plus disponibles qu’au printemps.

Les cordages courants : un bon rinçage s’impose

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Les cordages tels que les écoutes, les amarres seront lavés à l’eau douce et rangés dans un local sec.

Les poulies : ranger celles qui sont amovibles

Les poulies amovibles telles que celles des palans, seront rincées et rangées. Pour les poulies fixes, par exemple en pied de mât, on se limitera à un bon nettoyage à l’eau douce pour ôter le sel.

Les winches : demandent un minimum d’entretien

Ce sont des équipements fiables. Les pièces d’usures sont les petits ressorts et les cliquets. Coté entretien, il est bon annuellement de démonter la poupée, de vérifier les cliquets, de nettoyer les engrenages et de les graisser avec le produit conseillé par le constructeur. Pour l’hivernage, il ne faut pas y laisser un cordage en pression. Une housse de protection n’est pas conseillée, elle enferme l’humidité.

La motorisation

Nous avons déjà vu l’hivernage de la motorisation in-bord et hors-bord. Mais, avant de quitter le bateau pour plusieurs mois, n’hésitez pas à faire une dernière visite pour détecter éventuellement la présence d’eau dans les fonds, une fuite d’huile, etc. et à pulvérisez un produit lubrifiant sur le moteur.

Le guindeau : ne rien laisser dessus

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Un guindeau n’est pas fait pour rester sous charge permanente, par exemple, un amarrage pendant l’hivernage. Cela a pour effet d’abimer la pignonnerie. Pour l’hivernage, il est conseillé de démonter le barbotin et la poupée. De nettoyer l’axe, de le graisser et de remettre poupée et barbotin en place.

L’électronique

Sur l’électronique fixe qui reste à bord (VHF, lecteur de cartes, sondeur), il faut nettoyer les écrans avec un produit spécifique que l’on trouve dans les boutiques pour informatique et pour ceux qui possèdent des antennes (VHF, radio) il faut débrancher ces dernières.

Les batteries : une bonne recharge

Les nouvelles générations de batteries ont un taux d’autodécharge très faible (moins de 2% par mois). Il est inutile de les débarquer. Il faut les charger au maximum et couper tous les robinets (positifs et négatifs).

En conclusion

L’hivernage d’un bateau, c’est du temps mais cela ne demande aucune connaissance particulière. Quant aux produits, à l’exception de certains comme pour les winchs et la motorisation, ce sont des produits grand public (eau de javel, lessive, savon noir, etc.). Un bon hivernage, c’est s’assurer de retrouver un bateau en bon état pour de nouvelles navigations.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…