La nouvelle division 240 est entrée en vigueur

Le 1er mai 2015, la nouvelle division 240 est entrée en vigueur, quels changements cela implique pour les plaisanciers ?
La Division 240 définit les conditions d’utilisation ainsi que les dispositions relatives au matériel d’armement et de sécurité applicables en mer à tous les engins, embarcations et navires de plaisance à usage personnel ou de formation d’une longueur de coque inférieure ou égale à 24 mètres.
En mai, deux modifications ont été apportées :
- La redéfinition des zones de navigation
- La redéfinition des thermes : chef de bord et abri
La notion de chef de bord a été explicitée : il s’entend comme le membre d'équipage responsable de la conduite du navire, de la tenue du journal de bord lorsqu'il est exigé, du respect des règlements et de la sécurité des personnes embarquées. Il convient de préciser qu’il pèse sur le Chef de bord une présomption de responsabilité vis-à-vis de son équipage en tant que détenteur de la gestion nautique du navire (usage, contrôle et direction de la navigation). Il pourra néanmoins voir sa responsabilité atténuée voire exonérée si la victime concourt à son dommage ou en cas de force majeure.
Une nouvelle définition de l’abri : l’abri est défini comme tout endroit de la côte où tout engin ou navire et son équipage peuvent se mettre en sécurité en mouillant ou accostant et en repartir sans assistance. Précisons que la notion d’abri est générale et fluctuante selon les conditions de la mer, la direction du vent…
Une redéfinition des zones de navigation a été établie, avec l’ajout d’une nouvelle catégorie. Les quatre zones étant :
- Basique (jusqu’à 2 milles d’un abri soit 4 milles en navigation)
- Côtière (entre 2 et 6 milles d’un abri soit 4 à 12 milles en navigation)
- Semi-Hauturière (Entre 6 et 60 milles d’un abri soit entre 12 et 120 milles en navigation)
- Hauturière (Au-delà de 60 milles d’un abri)
La zone basique
Aucun changement notoire mais une modification des termes employés. Notons que l'équipement individuel de flottabilité doit être adapté à la morphologie de la personne qui l'utilise et doit correspondre à la zone de navigation dans laquelle le plaisancier se trouve.
Le dispositif lumineux peut être une lampe torche étanche ou un moyen lumineux individuel. Un moyen efficace et peu coûteux pour le plaisancier est d’attacher par le moyen d’une garcette un ou deux cyalumes dans son gilet de sauvetage et qui offre une autonomie de dix heures environ.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 300 mètres :
- les engins de plage et leur navigation est obligatoirement diurne
- les annexes (le navire porteur est considéré comme un abri).
Tous les engins et embarcations effectuant une navigation à moins de 300 m d'un abri ne sont pas tenus d'embarquer de matériel de sécurité. Toutefois, les véhicules nautiques à moteur ne bénéficient pas de cette dispense d'emport dans la bande des 300 mètres.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 2 milles
- les planches à voile et planches aérotractées
- les véhicules nautiques à moteur dont la capacité d'embarquement est d'au maximum une personne.
- les planches nautiques à moteur
- les embarcations propulsées principalement par l'énergie humaine qui ne sont pas des engins de plage, si consécutivement à un chavirement un dispositif permet au pratiquant de rester au contact du flotteur ou de remonter sur l'embarcation et repartir, seul ou, le cas échéant, avec l'assistance d'un accompagnant.
- Les kayaks de mer sont dotés d'un dispositif intégré ou solidaire de la coque permettant le calage du bassin et des membres inférieurs
- les engins de plage, dans le cadre d'activités organisées par un organisme d'Etat ou par une structure membre d'une fédération sportive agréée par le ministre chargé des sports, si les conditions suivantes sont respectées : présence sur zone d'un encadrement qualifié au sens du code du sport permettant d'effectuer une intervention immédiate pour mettre en sécurité les pratiquants et port effectif pour chaque pratiquant d'un équipement individuel de flottabilité conforme à l'article 240-2.12 ou une combinaison de protection conforme à l'article 240-2.13.
La zone côtière
Le plaisancier notera la disparition du miroir de signalisation considéré comme peu usité et peu efficace.
Concernant l’usage des cartes marines et le matériel permettant de faire le point, de tracer et de suivre une route, le législateur entérine la possibilité d’utiliser des supports électroniques officiels en ces termes « les informations et les documents nautiques peuvent être rassemblée dans un ou plusieurs ouvrages ou supports électroniques consultables à tout moment ». Si la cartographie électronique est désormais autorisée, nous recommandons aux plaisanciers de rester prudent dans les cartes et logiciels utilisés et de toujours garder un œil critique sur les traceurs de cartes.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 6 milles
- les véhicules nautiques à moteur autres que ceux visés précédemment
- les embarcations propulsées principalement par l'énergie humaine précédemment, à l'exception des planches à pagaie, aux conditions suivantes : effectuer cette navigation à deux embarcations de conserve minimum et disposer pour chaque groupe de deux d'un émetteur-récepteur VHF conforme aux exigences de l'article 240-2.17, étanche, qui ne coule pas lors d'une immersion et accessible en permanence par le pratiquant.
La zone semi-hauturière
Cette nouvelle zone en termes d’exigence de matériel de sécurité se situe entre l’ancienne zone côtière et hauturière.
L’installation radioélectrique VHF fixe : cette exigence est repoussée au 1er janvier 2017. A noter que jusqu’à fin 2016 elle est facultative si et seulement si le Chef de bord possède à bord trois fusées parachute et deux fumigènes.
Soulignons que la détention du CRR (certificat de radiophonie restreint) est obligatoire pour utiliser la VHF fixe pour les navires au-delà des 20 milles nautiques c’est-à-dire au-delà des eaux territoriales. Ainsi, les plaisanciers qui n'ont pas le permis côtier ou hauturier vont devoir passer le CRR pour pouvoir naviguer à partir de 20 milles.
La zone hauturière
Une radiobalise de localisation des sinistres (RLS) obligatoire : les navires doivent se munir d’une balise de type EPIRB, ces balises émettent quel que soit le lieu de navigation et sont enregistrées sur la fréquence de réception de 406 MHz (fréquence internationale de détresse).
La nouvelle édition du guide du droit de la plaisance sera à jour des nouvelles dispositions de la division 240.