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Le champion olympique Julien Bahain a décidé d’oublier sa peur de l’eau pour prendre le départ d’une transatlantique en double, à la rame.
« Je prends le large, c’est le cas de le dire ! » s’exclame Julien Bahain. Le champion olympique, médaillé de bronze à Pékin, souhaite battre le record de la traversée de l’Atlantique à la rame en double. Avec Patrick Favre, Julien Bahain souhaite détrôner les deux Néo-Zélandais, James Fitzerald et Kevin Biggar, détenteur du record depuis 2003. Le duo doit donc traverser l’Atlantique en moins de 40 jours, 5 heures et 53 minutes, à raison 21 600 coups de rame quotidiens.
Une parenthèse loin de la compétition
Le champion d’aviron, fort de 18 médailles internationales avait besoin de se changer les idées après une disqualification aux demi-finales des JO de Londres. « Je n’avais pas du tout envie de repartir, la fleur au fusil, à l’entraînement, assure-t-il. Et là, même si je rame, cela ne ressemble en rien à ce que je connaissais ! » Le duo est complémentaire avec un loup de mer, habitué aux transatlantiques à la rame ou à la voile, et un champion de la vitesse. «Patrick Favre est un ami qui a mille histoires de marin à raconter. Nous avons bien accroché et il m’a proposé de traverser l’Atlantique avec lui », raconte Julien Bahain. Pour le départ, c’est le champion olympique qui a utilisé ses compétences de rameur pour lancer le bateau. Ce mardi, à 11 heures, le duo a quitté le port de Tarfaya, au sud du Maroc. Pas de départ en fanfare pour le duo qui n’était entouré que de quelques pêcheurs et des autorités pour viser les passeports. « Les sensations sont très différentes en mer, explique Julien Bahain. Là, je regarde Patrick ramer avec une toute petite vague suivie d’une vague d’un mètre et d’un creux à négocier. Chaque coup est différent, on n’est pas à la recherche du millimètre comme en compétition et finalement c’est moins prise de tête. Et puis ce n’est pas un sprint, nous sommes partis pour 40 jours ! »
Premières impressions
Ce mardi, pour la première journée de traversée, le duo a avalé 75 milles nautiques, « une bonne journée, je me sens motivé », commente Julien Bahain. Mais ce mercredi, le bateau ne se laisse pas facilement dompter, il bouge énormément avec une mer agitée. Difficile à gérer pour le champion qui avoue sans mal sa peur de l’eau. « Je m’accroche au bateau, explique-t-il. Comme je ne suis pas à l’aise, j’espère ne pas devoir récupérer quelque chose sous le bateau. » Mais la bonne surprise du jour est qu’il ne ressent pas le mal de mer. Nous le laissons se reposer avant de reprendre les rames, rendez-vous dans quelques jours pour évoquer son quotidien à bord.
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