
Les Néo-Zélandais ont pris l'avantage ce lundi en finale de la Coupe Louis Vuitton, après un nouvel abandon des Italiens dû à un problème technique sur l'aile rigide.
Le scénario de la troisième manche de la Coupe Louis Vuitton n'a pas été plus original que les deux courses précédentes. Une fois de plus et pour la troisième fois en trois manches, seul un bateau fut capable d'effectuer le parcours complet de cinq bords entre le pont du Golden Gate et la prison d'Alcatraz dans la baie de San Francisco. Pourtant le départ incroyablement disputé entre les deux AC72 promettait une course endiablée, les Kiwis ayant pris un léger avantage de trois secondes à la première marque. La descente orchestrée par les deux métronomes, Chris Draper pour Luna Rossa et Dean Barker pour ETNZ, permit aux spectateurs d'apprécier les progrès des deux catamarans en matière de conduite et de manœuvres absolument sublimes. Un magnifique ballet d'empannage en suspension (foiling gybes) fut joué avant la porte sous le vent et la remontée au près fatale aux Transalpins.
Encore un problème technique
À seulement quelques longueurs de leurs adversaires, les Italiens du skipper Max Sirena enroulent la bouée tribord sous le vent pour entamer leur montée au près. Francesco Bruni, le tacticien de Luna Rossa décide de virer de bord dans la continuité de l'enroulement ce qui implique une volte de 270 degrés et un effort physique intense pour le régleur de grand voile qui voit son winch "surpatté". La longueur importante d'écoute à border pour réaliser cette manœuvre peut être à l'origine de cet incident qui paralysa l'aile en mauvaise position et laissa ainsi la voie libre aux Néo-Zélandais qui n'en demandaient pas tant.
Le defender américain casse aussi
Après les deux problèmes survenus lors des deux dernières manches sur les appendices, c'est un nouveau problème technique qui empêcha tous les amateurs de sport d'assister à un vrai duel. Ce lundi, même le defender Américain Oracle Team USA stoppa sa course d'entraînement face à son homologue à cause d'un safran défectueux. Et pour cause, ce dernier s'arracha suite à un virement et flotta dans le sillage de l'AC72 barré par Ben Ainslie. "Nous avions touché une bouée ce samedi en sortant du port mais après avoir vérifié l'état du safran à terre nous avions conclu qu'il n'était pas prêt de casser. Or c'était faux, il s'est délaminé à la base", avouait le champion olympique britannique.
Encore trop de vent
À ces abandons en pagaille, un autre facteur aggrave davantage le bon déroulement de cette Coupe Louis Vuitton : la force du vent. Établie chaque jour par le directeur de course Iain Murray, la limite de vent pose problème à chaque deuxième course. Ce lundi elle avait été fixée à 20,9 nœuds pour la première et 19,4 nœuds pour la seconde en raison du courant.
Depuis trois jours, la limite de vent maximale à ne pas dépasser empêche le comité de course de lancer les deuxièmes courses du jour, ce dernier doit même attendre que le vent se stabilise en dessous de cette limite pendant au moins 15 minutes avant le prochain départ. Un signal avertit les directeurs de course à chaque risée au dessus des 19,4 nœuds, remettant le compteur d'attente à zéro. Quand on sait que le vent forcit chaque après midi à San Francisco, on se dit que la finale de la Coupe Louis Vuitton pourrait bien se jouer en prolongation.
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