Le casse-tête du départ pour la Mini-Transat

Course au large
Par Figaro Nautisme

Les 84 concurrents de la Mini-Transat pensaient larguer les amarres dimanche dernier pour une transatlantique vers les Antilles, avec une escale à Lanzarote. Mais la météo en a décidé autrement.

Les 84 concurrents de la Mini-Transat pensaient larguer les amarres dimanche dernier pour une transatlantique vers les Antilles, avec une escale à Lanzarote. Mais la météo en a décidé autrement.

La Mini-Transat n’est pas une course comme les autres. D’abord par son nombre de concurrents : pas évident de lancer 84 marins sur une mer démontée. Ensuite par la diversité des profils sur la ligne de départ. A Port Rhu, de futurs grands noms de la course au large rongent leur frein aux côtés d’amateurs éclairés profitant d’un congé sans solde. « Beaucoup de concurrents se préparent à une découverte de la course au large », rappelle Gwen Chapalain, délégué général de l’épreuve. Enfin, parce que les voiliers au départ ne mesurent pas plus de 6.50 mètres. « Quand on redoute des vagues de 4 à 5 mètres au large du cap Finisterre, on parle de vagues qui font presque la taille des bateaux », n’oublie pas le marin. « Le bateau bouchonne, tape, peine à remonter les vagues et progresse à très faible vitesse du fait de sa faible longueur à la flottaison, précise l’équipe d’organisation. Le pont est régulièrement balayé par les vagues et le skipper est balloté, le plus souvent retenu au bateau par sa longe de harnais, amarrée court. A l’intérieur, c’est un véritable capharnaüm. Le matériel est entassé du côté au vent, tout est trempé et les mouvements du bateau empêchent toute velléité de sa faire, ne serait-ce qu’un plat chaud. Bref ! Ce sont des conditions particulièrement éprouvantes tant pour les navigateurs que pour leurs machines. Le gréement est fortement sollicité à chaque vague et certains mâts n’y résistent pas. »

Actuellement, la façade Atlantique, de Douarnenez au cap Finisterre est balayée sur sa marge ouest par des vents forts à très forts de sud-ouest. A l’intérieur de cette diagonale, les conditions sont beaucoup plus maniables. Mais c’est en quelque sorte un piège pour les concurrents qui pourraient risquer de se trouver coincés au fond du golfe, sans pouvoir en sortir. Les vents les plus forts soufflent en rafales à plus de 50 nœuds entre le cap Ortegal et le cap Finisterre. La direction de course observe des intervalles de 48 heures entre deux dépressions mais ce n’est pas suffisant pour permettre à tous les concurrents de franchir l’obstacle du golfe de Gascogne et la descente le long des côtes occidentales de la Galice. Soit environ 450 milles avant de rencontrer des conditions plus maniables. Pour assurer un passage en sécurité de toute la flotte, il faudrait aujourd’hui une fenêtre météo d’environ trois jours pleins. Côté calendrier, la Mini-Transat est obligée de programmer son départ à l’automne, malgré les conditions météorologiques rugueuses au large de l’Europe, pour arriver aux Antilles après la saison cyclonique qui dure jusqu’au mois de novembre.


Un stand-by pour 2015

 

Comme pour les records océaniques, la direction de course a mis en place un code couleurs pour prévenir de l’éventuelle imminence d’un départ sans laisser les coureurs dans l’attente quotidienne d’un hypothétique départ. Actuellement, le drapeau rouge est hissé, et visible sur le site internet de la course, donc aucun départ n’est envisagé dans les 36 prochaines heures. Le code orange signifie qu’un départ est possible dans les prochaines 36 heures et la couleur verte signale une possibilité dans les 24 prochaines heures.

« Pour la prochaine édition en 2015, nous envisageons maintenant l’instauration d’une période de stand-by », annonce Gwen Chapalain. L’idée serait de laisser courir cette période avant et après le jour J choisi. » Les organisateurs auraient bien aimé avancer le départ à vendredi cette année mais l’avis de course publié en amont ne permettait pas d’anticiper le départ, à moins de recevoir l’accord de tous les skippers. « Or, certains n’avaient pas encore reçu leur grand-voile, d’autres avaient prévu le baptême de leur bateau le samedi … », détaille le délégué général. Côté finances, les organisateurs assurent que le surplus financier se limite aux 6 billets d’avion pour Lanzarote à annuler et remplacer. « Nous avions anticipé en choisissant des billets à bas coût », précise Gwen Chapalain. Les tentes du village de départ ont été pliées le jour prévu et l’organisation s’est regroupée dans les bâtiments en dur. Reste maintenant à patienter, le nez dans les fichiers météo.


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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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