
Des navigateurs professionnels et des amateurs ont créé la Star Sailors League (SSL) : un circuit de régates et un accompagnement technique destinés aux marins visant une progression significative dans la hiérarchie sportive.
Le circuit ATP a servi de modèle au monde de la régate. La Star Sailors League, qui a été créée sous l’impulsion de marins professionnels et amateurs, affiche plusieurs objectifs : aider à promouvoir et à soutenir les athlètes qui pratiquent la voile sous sa forme la plus populaire, le quillard (75% des régatiers naviguent sur des quillards et en équipage selon les statistiques, ndlr) ; aider à la conservation et à la transmission du patrimoine de compétences détenu par les champions, voire à la progression du « patrimoine technique » des navigateurs ; et enfin aider à former la relève.
« Les tennismen ont décidé de prendre leur avenir en main en 1972. C’est ce que les marins ont voulu faire également. L’idée est de faire la promotion de la voile sous sa forme la plus répandue, c’est-à-dire en quillard. L’ISAF fait la promotion de la voile, les classes font la promotion des séries, notre volonté est de faire la promotion des athlètes et de leurs compétences afin de toucher une audience plus large, au-delà du cercle de la voile », nous explique Michel Niklaus, coordinateur de la Star Sailors League. C’est d’une discussion avec les staristes que l’idée a germé.
« Au tennis, il y a un circuit, quatre tournois du Grand Chelem et un ranking, alors qu’en voile légère, seuls les jeux olympiques réunissent toutes les compétences, poursuit-il. Cette ligue répond à une réelle demande des coureurs, dont nous avons centralisé les demandes. Une quinzaine d’entre eux, tels que Xavier Rohart ou Robert Scheidt, nous ont écrit pour nous dire ce qu’ils attendaient de la ligue. Nous allons proposer quatre régates par an, aux airs de tournois du grand chelem, dotées d’un prize money, un championnat du monde avec un ranking et une finale mondiale correspondant aux Masters de tennis ». Une bonne nouvelle pour les staristes, surtout qu’il n’y a plus de coupe du monde ISAF dans la discipline, le Star ne faisant plus partie des disciplines olympiques.
L’idée est également de mettre sur pied quelques "académies" ou "centres" de compétences financés par des privés dans les années futures. Dès 2015, cette initiative permettra de faire naviguer toute l’année une flotte animée par des stars de la voile. À titre d’exemple, un lasériste pourra s'inscrire en mars 2015 à une semaine de stage à Miami, naviguer et s'entraîner en compagnie de Robert Scheidt ou d'une autre star de la voile. Les entraînements pourront se faire en laser, finn ou star. Les athlètes pourront ainsi compléter leur formation nationale de manière ludique et informelle.
Une première finale à succès
La première finale a eu lieu à Nassau aux Bahamas, en décembre dernier. « Nous avons pris toutes les régates qui se sont disputées pendant l’année et avons établi un classement pour les skippers et un pour les équipiers. 1000 skippers et 1.400 équipiers sont entrés dans ce ranking, précise Michel Niklaus. Nous avons réuni les 12 meilleurs du ranking à Nassau, ainsi que quelques wild cards attribuées à certains coureurs d’autres séries, tels que Jonathan Lobert, Andy Moloney. Nous avons réussi à réunir sur un même plan d’eau 31 titres de champions du monde. Paul Cayard était là également. Seul Iain Percy manquait à l’appel. Suite à la disparition d’Andrew Simpson, il a préféré décliner notre invitation, mais a proposé que l’on crée le Andrew Bart Simpson Memorial Trophy en l’honneur de son ami décédé. Ce trophée, remis au meilleur équipier, a été dessiné par Anders Ekström, médaillé de bronze aux JO de Pékin et ami de Bart ». À Nassau, les coureurs ont vraiment adhéré au projet. « C’est le seul circuit de voile légère qui mette vraiment en place un système de prize money, se réjouit Pascal Rambeau, double champion du monde de Star. Dès la première épreuve à Nassau à laquelle j’ai participé avec Jonathan Lobert, on a vu un produit abouti, notamment en termes de couverture médiatique. Tout est fait pour mettre en valeur les sportifs et les aider à vivre de leur sport, c’est super. »