
Yann Guichard prendra le départ de la transat en novembre prochain à la barre du plus grand trimaran de la planète, conçu pour naviguer en équipage.
La Route du Rhum renoue avec le gigantisme. Le marin français Yann Guichard s’alignera au départ de la Route du Rhum en novembre prochain à bord de Spindrift 2, un maxi trimaran de 40 mètres de long qui n’est autre que l’ancien maxi Banque Populaire détenteur du Trophée Jules Verne (le Tour du monde en équipage) avec Loïck Peyron à la barre. Les mensurations du bateau sont impressionnantes. La coque centrale mesure 40 mètres. La surface de la grand voile est de 450 m2, celle du gennaker (la plus grand voile d’avant : 610 m2, et le tirant d’air (hauteur de la coque et du mat) est de 47 mètres. Naviguer en solitaire sur une telle machine est un défi gigantesque. « C’est un vrai challenge de faire une transat en solitaire sur Spindrift 2, explique Yann Guichard. On s’est posé la question de savoir s’il était possible de mener seul le bateau qui est conçu pour faire de l’équipage, mais après études et suite au convoyage retour de Miami l’an dernier pendant lequel j’ai navigué à voilure réduite et manœuvré seul, on s’est dit que c’était possible de le gérer en solitaire. La décision a été prise en accord avec Dona Bertarelli (sa compagne, ndlr) et nos partenaires. Et puis en tant que compétiteur, c’est le genre de course auquel on veut participer ».
Pour autant, le bateau ne sera pas modifié pour naviguer en solitaire. « Il n’a jamais été question de transformer Spindrift 2 en version solo. On a simplifié le cockpit, réduit le mât et le plan de voilure et mis une nouvelle dérive. On a tout fait pour alléger le bateau. Avant le Rhum, on enlèvera les bannettes, la cuisine et tout ce qui n’est pas nécessaire à bord pour gagner du poids », explique Yann Guichard. S’il dispose d’un bateau moins maniable que les autres Ultimes (la catégorie des trimarans géants), Yann Guichard espère toutefois jouer aux avant-postes. « Je viens jouer les premières places, même si ce serait mentir que se dire que le bateau le plus grand est le plus performant sur ce type de course. Et puis le plateau sera exceptionnel » confie l’intéressé. Malgré la différence de taille et de puissance, Armel Le Cléac’h (banque Populaire) fait en effet figure de favori sur son trimaran de 31,50 mètres qu’il pourra mener sans doute à un plus haut degré de son potentiel de vitesse.
L’année 2014 s’annonce chargée pour l’écurie Spindrift Racing puisque Yann Guichard compte également s’attaquer au record de l’Atlantique nord en équipage entre New-York et Ouessant. « Nous tenterons de battre cet été l’impressionnant chrono réalisée sur l’Atlantique Nord par Pascal Bidégorry et son équipage à bord de ce même bateau, avance Yann Guichard. Nous essayerons également, si les conditions le permettent, de battre le record des 24 h. Quand Pascal a battu le record, il a eu une météo exceptionnelle. Pour battre le record, il nous faudra du vent soutenu compris entre 25 et 30 nœuds mais également un bateau optimisé. C’est important d’optimiser le bateau chaque année. Il ne faut pas oublier que la voile est un sport mécanique ».
Mirabaud et Zenith embarquent dans l’aventure
Dona Bertarelli et Yann Guichard ont toujours affiché leur volonté d’associer des partenaires à leur écurie de course qui fonctionnait, jusqu’ici, sans sponsor. C’est désormais chose faite avec l’arrivée à leurs côtés de Mirabaud en tant que partenaire et de Zenith, chronométreur officiel, qui s’engagent pour trois ans avec Spindrift Racing. « Nous sommes très fiers que des partenaires s’associent à notre projet. Nous avons tout mis en œuvre dans ce sens. Et puis c’est fantastique d’avoir deux marques de prestige à nos côtés. C’est motivant, en tant que chef d’entreprise mais également en tant que naviguant, car cela tire le team vers le haut », souligne Yann Guichard, qui précise que Spindrift Racing souhaite élargir son pool de partenaires à l’avenir.