
Après le titre du vainqueur du prologue, sur La Solitaire du Figaro, les superstitieux n'osent plus prétendre que la victoire du prologue n'est pas compatible avec le sacre final d'une course. Heureusement pour l'équipage de Courrier Dunkerque 3, mené par Daniel Souben, qui a remporté ce vendredi le prologue de la 36e édition du Tour de France à la Voile, sous le soleil de Dunkerque.
Neuf équipages, amateurs et professionnels, 900 milles, 24 parcours techniques, six étapes de ralliement et quatre nuits en mer : voilà, en résumé, à quoi va ressembler le Tour de France à la Voile cette année. Autant dire que le rythme sera intense surtout que l'épreuve se déroulera sur trois semaines et non quatre comme précédemment. « Sur le Tour de France à la Voile, il n'y a pas de temps morts. Les étapes de ralliement s'enchaînent avec les parcours de type « banane ». C'est intense » assure Jean-Baptiste Gelée, le skipper de Nantes – Saint-Nazaire. « Le nouveau tracé est intéressant et parfaitement équilibré entre le nord et le sud ». Même si la façade Atlantique a disparu du tour. Les organisateurs proposent cette année quatre villes étapes en Manche (Dunkerque, Dieppe, Granville et Roscoff) et autant en Méditerranée (Roses en Espagne, Gruissan, Hyères puis Nice). « Si la première partie du parcours s'annonce difficile, avec les pièges habituels que sont le trafic ou encore le courant, la Méditerranée pourra redistribuer les cartes, la faute à une météo beaucoup plus aléatoire. Tout ce qui sera pris d'entrée de jeu ne sera plus à prendre, c'est certain. Mais il ne faudra jamais perdre de vue que jusqu'au bout, rien ne sera jamais acquis ou perdu » explique Nicolas Troussel, qui connaît bien son sujet puisqu'il s'alignera cet été pour la quatrième fois consécutive au départ.
De la qualité à défaut de quantité
Du côté de la concurrence, le skipper de Bretagne – Crédit Mutuel Élite a de quoi se satisfaire car il y aura du bon monde sur l'eau. « C'est vrai qu'il n'y a pas énormément de bateaux mais la qualité du plateau est réelle » annonce-t-il. Et pour cause, Franck Cammas et ses hommes (Groupama 34), les tenants du titre, seront de nouveau dans le match. Idem pour Daniel Souben et sa troupe à bord de Courrier Dunkerque ou encore pour les Omanais désormais menés par Sidney Gavignet. « Un peu comme l'an passé, quatre équipages sont un peu au-dessus du lot. Mais à mon sens, ce sera plus accroché. De plus, derrière, les jeunes commencent à pousser un peu. Il va falloir trouver les bons réglages et aller vite car on sait que c'est l'une des clés du succès sur le Tour. Avec la nouvelle jauge (des voiles monotypes et un équipier en moins, ndlr), il y a donc une nouvelle donne. Ce sera super intéressant mais c'est difficile, dans ce contexte, de faire des pronostics » déclare Franck Cammas.
Avec ces belles têtes d'affiche, le Tour de France à la Voile souhaite devenir « une grande fête de toute la voile comme le Tour de France est une grande fête du cyclisme ». Les deux épreuves partagent leur calendrier - les deux premières étapes sont lancées ce week-end - mais aussi le même organisateur, ASO (Amaury Sport Organisation), depuis 2012. Ils partagent aussi le principe de la caravane: celle du Tour de France à la Voile va sillonner les ports de France, avec un petit détour en Espagne, jusqu'au 27 juillet.
Les engagés :
BE Brussels – Bienne Voile – Delphine Wolters / Yann Burkhalter / Olivier Bessire
Bretagne – Crédit Mutuel Elite – Nicolas Troussel
Courrier Dunkerque 3 - Daniel Souben
Groupama 34 – Fabien Henry / Franck Cammas
Nantes – Saint-Nazaire – Jean-Baptiste Gellée
Normandy – Acerel – Baptiste Choquenet
Team Omansail – Sidney Gavignet
Toulon Provence Méditerranée COYCH – Florian Simonnot
Ville de Genève – Carrefour Addictions – Nicolas Groux / Loïc Forestier