
A 06h22, Yoann Richomme signale à la direction de course de la Transat AG2R La Mondiale que Skipper Macif a démâté peu avant 6h00. Sa position était alors 41°24.950N et 009°40.630W. Personne n'a été blessé dans le démâtage, les deux skippers (Martin Le Pape et Yoann Richomme) vont bien. C'est la tête de mât qui a cédé. Le duo est actuellement en train de sécuriser le bateau et décidera ensuite du port de destination. Les conditions de vent et de mer étaient fortes au moment du démâtage. La flotte a rencontré cette nuit un vent de 30 nœuds avec des rafales à plus de 40 nœuds et une houle de trois à quatre mètres. A 6h30 ce matin, Skipper Macif se trouvait positionné à 40 milles nautiques dans l'ouest des côtes portugaises.
Réaction de Martin Le Pape :
« Nous étions sous petit-spi et nous venions de prendre un ris dans la grand-voile. Il y avait 35 nœuds, avec des rafales à plus de 40. C’était vraiment fort et nous avons rarement fait un bord comme ça. Nous avons fait un planté dans une vague, pas plus grosse qu’une autre et le mât a continué à partir sur l’avant. C’est alors que la tête de mât a cassé net. Nous n’avons pas fait d’erreur, nous naviguions en toute sécurité mais la tête de mât devait avoir une faiblesse. Nous pourrons analyser tout cela à terre sachant que nous avons la pièce entre les mains ! En revanche, nous avons dû larguer le tube du mât. Cela devenait trop dangereux avec les à-coups du bateau. Nous avons réussi à récupérer tout le reste : bôme, grand-voile, solent, afficheurs. Nous sommes clairement abattus, et très fatigués. Cela nous a pris beaucoup de temps et d’énergie de sécuriser le bateau. Nous faisons désormais route au moteur vers Porto, que l’on devrait atteindre vers 15h (HF) cet après-midi. »
Toute l’équipe Skipper Macif est mobilisée pour le rapatriement du Figaro et des marins. Tandis que Roland Ventura, préparateur du bateau, est en route vers Porto, Charlie Dalin et le reste de l’équipe ont déjà tout mis en œuvre pour qu’un nouveau mât soit disponible au retour du bateau de Martin le Pape à Port-la-Forêt.
Et peu de temps après...
A 8h07, Benjamin Dutreux et Frédéric Denis ont appelé la direction de course de la Transat AG2R La Mondiale pour signaler que Sateco-Team Vendée Formation venait de démâter. Ils étaient 5ème au classement au moment de l'avarie. Benjamin et Frédéric ont rencontré dans la nuit les mêmes conditions que le reste de la flotte : vent de 30 nœuds avec des rafales à plus de 40 nœuds et une houle de trois à quatre mètres. Les deux skippers ne sont pas blessés, ils ont pu sécuriser le bateau et font route au moteur vers Lisbonne distant de 150 milles comme confirmé par le skipper Benjamin Dutreux qui gère la situation avec calme et lucidité. C'est donc le deuxième démâtage de cette 14e édition de la Transat AG2R La Mondiale.
Réaction de Benjamin Dutreux :
« L'incident est arrivé à 05h43 TU au large des côtes portugaises. A ce moment-là nous sommes sous GV 1 ris et petit spi, en mode sécurité car bien placés. Le vent souffle à 25-35 nœuds. Nous sommes sur le pont tous les deux. Quand soudain, on entend un gros "Crac" ... Puis le mât se brise en deux. Il faut faire vite, le mât est dans l'eau, tape contre la coque et risque de la perforer. C'est notre sécurité qui est maintenant en jeu. Une quinzaine de minutes plus tard, nous avons réussi à sécuriser le bateau. On se presse aussitôt de prévenir la direction de course de notre situation. Une fois Sateco – Team Vendée Formation sécurisé, c'est le grand vide dans la tête. Je n'avais jamais vu l'histoire se finir comme ça. Avec Fred nous nous sommes regardés une quinzaine de seconde avec un regard de déception. C'est la fin de l'aventure qui avait pourtant bien commencé. On s'entendait très bien sur le bateau et notre position (5èmes au moment de l’avarie, ndlr) était plutôt correcte pour des bizuths sur cette AG2R... Même si nous avions encore dans l’idée d'aller chercher le podium. Mais là, en quelques secondes, tout s'arrête. Le pire, c'est de ne pas savoir réellement pourquoi, comment, que s'est-il passé… Maintenant, on se fait trimballer dans tous les sens dans une mer hachée et des vagues de 3m. Le cœur bien accroché. Le plus dur reste à venir... Mentalement, le chemin du retour va être difficile... On devrait arriver à FIGUEIRA da FOZ au Portugal dans la soirée. »