Volleyeur, « voileux » en canot à voile traditionnelle (« j’y voue un amour profond ») et aujourd’hui skipper sur La Route du Rhum. Carl Chipotel n’est pas frileux quand il s’agit de jongler avec les disciplines. Le Saintannais aime les défis, même les plus corsés comme celui qui se présente devant lui. Le Rhum est une montagne et il a déjà fallu transpirer pour se retrouver au pied du mur. « Sincèrement, la préparation de la course fut compliquée, concède-t-il. Mon programme ne s’est pas vraiment passé comme prévu, je devais acheminer le bateau en avril, je n’ai pu le faire qu’en juillet. Il a fallu aussi concilier avec les activités professionnelles. Mais je n’ai pas envie de me plaindre ou de passer pour une pleureuse, j’ai accepté ce défi, je veux le relever. » Carl Chipotel s’est aussi entouré d’une « bonne petite équipe », 100% Guadeloupéenne, pour essayer de tenir la Route.
« Il y a toujours un peu de folie en moi »
« C’est aussi l’objet de mon projet, la mise en valeur de ma Guadeloupe, expose-t-il. Je souhaitais mettre en avant les compétences locales que ce soit les voiles, l’électronique et la mécanique ou la préparation du pont. Je veux aussi faire en sorte qu’on soit plus nombreux sur l 'eau en Guadeloupe. » Dans sa « team », le chanteur Myssié Sadik. « Il est parrain du projet La Guadeloupe, terre en mer, poursuit Chipotel. Il est Saintannais comme moi, il m’a donné la force. » La tête dans le guidon depuis début juillet où il a pu se consacrer quasi exclusivement à la partie sportive, le sapeur-pompier du SDIS connaîtra certes sa 1ere Route du Rhum mais sa 2e Transatlantique après la Mini-Transat en 2015 (19e). Avec quelles ambitions ? « Elles sont évidemment raisonnables vu les conditions de préparation, assure-t-il. Je n’ai pas un bateau de dernière génération. Je ne peux donc pas venir comme ça et vouloir tout casser. J’ai du mal à avancer un objectif sportif, je compterai les morts et les blessés à la fin de la guerre. Il y a des professionnels avertis, des amateurs éclairés, c’est la catégorie la plus concurrentielle. » Mais le skipper de Pep’Gwadeloup n’est pas résigné : « Je reste un compétiteur, je n’aime pas être en queue de peloton. Il y a toujours un peu de folie en moi. »