
Vous arrivez à l'épisode 3 de cette saga vidéo, quelle a été la réaction du milieu de la course au large ?
« La 3ème vidéo de ma web-série a été tournée pendant le confinement et porte sur la sécurité en mer. Roland Jourdain (que tout le monde appelle "Bilou"), double vainqueur de la Route du Rhum et partenaire de mon projet avec son écurie de course au large Kaïros, a accepté d'y intervenir en me racontant ses déboires lors de sa participation en 1983. Il avait alors coulé au large du Cap Finistère avec son Muscadet. Une histoire incroyable qu'il raconte avec le sourire. Pendant la vidéo il me met au défi de mettre ma TPS Guy Cotten et de déclencher mon radeau de survie en moins de deux minutes. Quoiqu'il en soit, j'ai peu de retours de la part des gens du milieu de la course au large. Plutôt d'amis qui se moquent de moi ou bien d'inconnus qui m'écrivent pour me dire qu'ils rigolent bien avec mes vidéos. C'est un de nos objectifs avec mon réalisateur Victor Rault donc cela motive ! »
Avez vous appris des choses durant le confinement malgré l'absence de sorties en mer ?
« Pendant le confinement les skippers de Mini Louis Mayaud et Jean Marre ont organisé des vidéos conférences entre d'anciens skippers de la Classe Mini et la nouvelle promotion. Amélie Grassi, Jean-Luc Van den Heede, Yves Le Blévec, Stanislas Thuret, Ian Lipinski, Nicolas d'Estais, Benjamin Ferré, l'inénarrable Christophe Brière,... beaucoup se sont prêtés au jeu pour donner leurs conseils et astuces. C'était très intéressant car tous les sujets étaient abordés et nous a assurément permis de gagner du temps à certains égards. En parallèle, nous avons eu quelques formations pour le routage. Et de mon côté j'ai beaucoup travaillé pour rattraper mon retard en termes d'administratif, d'écriture de mon dossier de sponsoring, de constitution de mon budget prévisionnel, etc. »
Cet épisode 3 aborde le thème de la sécurité, cela vous inquiète-t-il ?
« Paradoxalement le skype avec "Bilou" m'a rassuré. Le principal enseignement est le fait qu'il faut quitter son navire au dernier moment. Avec les caissons de flottabilité le bateau peut rester entre deux eaux et des solutions techniques peuvent être trouvées. Par ailleurs, le gonflage du radeau de survie et sa découverte m'ont fasciné. C'est extrêmement bien conçu. Il y a longtemps j'avais lu le livre d'Alain Bombard "Naufragé Volontaire". Je sais par quoi il est passé et les années de recherche et de développement qu'il a fallu pour en arriver à de tels éléments de sécurité. Tout est prévu. À ce propos, la leçon d'Alain Bombard suite à son expérience est que les disparitions en mer sont plus dues à des abandons psychologiques qu'à des problèmes techniques. Il faut juste y croire et tenir (facile à dire derrière mon écran !). Sachant que nous sommes suivis par des bateaux accompagnateurs, que plus de 80 collègues sont en course autour de nous et que nous avons tous ces éléments de sécurité, il n'y a pas de quoi avoir peur. En revanche, la fatigue m'inquiète plus ! »

Un scoop ? Quel sera le ou les thème(s) de votre prochaine vidéo ?
« Le grand scoop que je souhaite révéler au Figaro Nautisme c'est que j'ai officiellement lancé ma recherche de fonds ! Plus sérieusement, l'épisode 4 portera sur ma première prise en main du bateau et le cinquième, sur ma première navigation de nuit. Et la grande vérité à laquelle je fais face, c'est que j'ai beaucoup de difficultés sur l'eau pour le moment. Mais chaque jour j'apprends et cela me réjouit. »