
La pétole, la grande, la vraie, la blanche pétole, cette absence totale de vent qui contraint les navigateurs à ne dépendre plus que du courant, redevenu favorable ce matin et qui va jusqu’à midi, hâter avec lenteur la progression des bateaux vers la prochaine marque de passage, la bouée occidentale de Sein.
Aux affres d’une navigation sans vent, les solitaires ajoutent un élément constant depuis Dunkerque, la gestion des paquets d’algues. Ces long filaments brunâtres s’enroulent à plaisir autour de tous les appendices, et les marins multiplient les initiatives pour s’en débarrasser, qui à la corde à noeuds, qui avec un stick, avant de se résoudre à demander l’autorisation à la direction de course de se mettre en marche arrière, manœuvre ultime et désespérée pour se débarrasser de ces freins à la progression déjà si désespérément lente. « Nous en sommes au moins à 250 demandes de marche arrière en 24 heures » témoigne quelque peu atterré Francis Le Goff, directeur de course. Si les bancs de brume devraient disparaître avec le jour, ils ne signifieront en rien l’apparition du zéphyr. La flotte, emmenée ce matin par Pierre Quiroga (Skipper MACIF 2019), parfaitement dans le tempo depuis le départ, accompagné dans son chemin de labeur par Xavier Macaire (Groupe SNEF), Sam Goodchild (Leyton) et un certain Yann Eliès (Quéguiner Matériaux - Leucémie Espoir) véritablement revenu du diable vauvert mettre la pression sur le leader du classement général, Armel Le Cléac’h, (Banque Populaire) actuellement pointé 24e à plus de 8 milles, et qui n’avait ce matin pas encore passé la marque de Portsall. Prochain objectif pour les solitaires, la bouée occidentale de l’île de Sein, via un passage au Fromveur en milieu de journée, si Eole le veut…