La Giraglia : un éclat toutes les 5 secondes…

Course au large

Il s’agit des caractéristiques du phare de l’île de La Giraglia au Cap Corse, qui a donné son nom à l’une des plus célèbres courses à la voile en équipage : La Giraglia. Cette course au large en équipage est devenue une grande classique au même titre que d’autres épreuves prestigieuses comme la Sydney-Hobart, La Fastnet Race, la Middle Sea Race ou Newport-Les Bermudes.

©ROLEX / StudioBorlenghi
Il s’agit des caractéristiques du phare de l’île de La Giraglia au Cap Corse, qui a donné son nom à l’une des plus célèbres courses à la voile en équipage : La Giraglia. Cette course au large en équipage est devenue une grande classique au même titre que d’autres épreuves prestigieuses comme la Sydney-Hobart, La Fastnet Race, la Middle Sea Race ou Newport-Les Bermudes.

Créée en 1953 à l’initiative de deux passionnés de yachting et de courses à la voile, le français René Lelainville, président de l’Union Nationale des Croiseurs, et de Beppe Crocce président du fameux Yacht Club Italiano. Tous deux imaginèrent le concept de la Giraglia lors d’un dîner parisien. Le but de la course était alors de rapprocher les deux pays frontaliers dans la période d’après-guerre. Vingt-deux bateaux prenaient ainsi le départ lors de cette édition inaugurale.

Le parcours originel partait de Toulon, pour aller virer l’île de La Giraglia située face au Cap Corse, puis cap vers la ligne d’arrivée à Gênes, soit une distance de 245 milles nautiques. La course s’est depuis quelques années ancrée à Saint-Tropez comme lieu de départ et se termine à Gênes, San Remo ou Monaco selon les éditions.

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Aujourd’hui la course a atteint une notoriété et une reconnaissance internationale qui va bien au-delà des espoirs de ses fondateurs. Il est habituel de voir des armateurs et des équipages convoyer les bateaux d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou des Etats-Unis pour être sur la ligne de départ de la Giraglia.

Chacun rêve de remporter le trophée du vainqueur toutes classes en temps compensé. En 1997, le célèbre horloger Rolex s’engage à soutenir l’épreuve, désormais dénommée la Rolex Giraglia. Les records de participation s’enchaînent pour atteindre 268 bateaux en 2016.

Si en 2020 la course fut pour la première fois annulée à cause de la crise sanitaire, le comité d’organisation a mis en place pour 2021 un parcours original avec un départ de San Remo, puis cap à l’Ouest vers une bouée à virer au large de la magnifique Rade d’Agay, puis route vers le large et la Giraglia, et une arrivée à Gênes, soit une distance de 241 milles nautiques, proches de la distance habituelle.

L’une des particularités de la course Giraglia Rolex est de rassembler une flotte imposante et hétéroclite. Au-delà des très majestueux et impressionnants Maxis, Swans et autres Wallys Yachts, la ligne de départ reflète aussi le dynamisme de l’industrie nautique : tous les grands constructeurs sont représentés, citons entre autres BENETEAU, Jeanneau et Dufour.

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Ce mercredi 16 juin 2021 à midi, c’est 147 équipages représentant 33 nationalités qui ont pris le départ (la flotte part en 3 départs décalés), les plus grandes unités faisant pas moins de 100 pieds (soit 30,50 mètres), et le plus petit bateau environ 9,50 m. Comme chaque année la subtilité des conditions météorologiques de la Méditerranée a encore parlé, et la régate s’est jouée à plusieurs moments clés. A commencer par le long bord de portant de 45 milles le long de la Riviera italienne et de la Côte d’Azur, dans un vent léger de Sud Est. Quelques empennages au large du Cap d’Antibes et des Iles de Lérins ont alors séparé la flotte sur le plan d’eau, avant de converger de nouveau au niveau de la bouée d’Agay en fin de journée. Les bateaux se sont ensuite retrouvés sur un long bord de 112 milles nautiques au près serré. L’habituel dilemme entre privilégier la vitesse ou le cap a animé les échanges à bord entre skippers , tacticiens, et stratèges… Le relief imposant de la Corse joua un rôle décisif, car le flux de Sud Est soufflant sur le Golfe de Gênes et la côte de la Corse orientale ne réussit jamais à passer au-dessus des montagnes corses. L’approche du « cailloux » (l’îlot de La Giraglia) se transforma pour tous, petits ou grands, en une longue attente du retour du vent, chacun spéculant sur la meilleure option pour s’extirper des vents (très) faibles au plus vite dans un exercice de patience que le marin n’affectionne pas toujours...Une fois paré le Cap Corse, les compteurs s’affolèrent franchement dans le dernier bord (85 milles) vers Gênes, dans un vent de force 6 et une mer formée. Les équipages s’en donnèrent à cœur joie dans de jolis surfs permettant de s’approcher de la ligne d’arrivée très rapidement. Comme habituellement, une dernière difficulté attendait les équipages avec des vents évanescents en approche de la ligne d’arrivée sous l’influence de la brise de terre, quelques places à perdre ou gagner selon les cas … !

Le 1er bateau à franchir la ligne d’arrivée fut le maxi ARCA SGR après 26 heures et 8 minutes de course, mais néanmoins loin du record de 2012 détenu par un autre maxi, ESIMIT EUROPA 2, en 14 heures et 56 minutes !

En temps compensé, les vainqueurs 2021 de la 68ème édition sont en jauge IRC le bateau IMAGINE (Sidney 46 GTS) de Gilles Argellies, et en jauge ORC le bateau ANYWAVE SAFILENS (Frers 64) d’Alberto Leghissa.

Il est certain que tous ont déjà à cœur de revenir sur cette mythique course en 2022 dont le départ devrait être redonné de Saint-Tropez et une arrivée à Gênes. Le succès de cette épreuve est bien dans ce mélange subtil incluant la régate à haut niveau, la présence de bateaux exceptionnels, d’une lumière du mois de juin sublime, des odeurs du maquis en approche du Cap Corse et de la Giraglia, et surtout de conditions météorologiques souvent difficiles.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…