
Vendée Arctique – Aller simple pour l’Islande
Au départ des Sables d’Olonne, le tableau semblait idyllique pour les 25 skippers engagés dans cette première course qualificative au Vendée Globe 2024. Un tour de l’Islande dans le sens du vent, en l’occurrence anti-horaire, leur était promis. Certes il y avait bien une dorsale à traverser 24 heures après le départ. Elle devait ralentir les foilers, mais une fois à l’Ouest, les favoris devaient enclencher le turbo et boucler ce parcours inédit et exigeant de 3500 milles sans trop d’encombres. Mais rien ne s’est passé comme prévu, ou presque. Une deuxième dorsale encore plus large que la première a entravé la route des leaders, et les bateaux à dérives plus anciens partis plein Nord prenaient la tête du classement. Trois jours après le départ, Benjamin Ferré et Guirec Soudée étaient en tête. Il faut visionner les vidéos envoyées tout au long de la course par ce dernier. Sa fraîcheur, son enthousiasme communicatif, sa joie simple, émerveillé par le potentiel de son Imoca qui date pourtant de 2007. Benjamin Ferré finira au pied du podium (4ème) et Guirec Soudée sixième, deux places absolument magnifiques et inattendues pour ces nouveaux venus. Louis Duc lui, part carrément à l’Est et tente de contourner la molle et l’ensemble de la flotte par la droite, une trajectoire audacieuse qui le mènera à une très belle huitième place. Car entre-temps une violente dépression s’est invitée entre Islande et Irlande, obligeant la Direction de Course à, dans un premier temps, raccourcir le parcours en supprimant le tour de l’Islande, puis à neutraliser finalement la course une fois la porte Islandaise passée. Malgré l’enjeu des milles qualificatifs, des marins aussi chevronnés qu’Isabelle Joschke (MACSF), Arnaud Boissières (La Mie Câline) ou Manuel Cousin (Groupe Sétin) préfèreront abandonner pour préserver leurs montures dans les conditions dantesques rencontrées sur la fin du parcours. Rien ne s’est donc vraiment passé comme prévu, à une exception près, le podium. En 2022, à la fin il semble que ce soit toujours Charlie Dalin (Apivia) qui gagne, suivi par les habituels Jérémie Beyou (Charal) pour sa dernière course avant la mise à l’eau de son nouveau bateau, et Thomas Ruyant (LinkedOut).

Sardinha Cup – Une course d’anthologie
Partis le 06 juin de St Gilles Croix de Vie en direction de Figueira de Foz (Portugal) les 22 duos sur Figaro 3 sont revenus ce dimanche, juste à temps pour voter, dans le port Vendéen après une étape retour qualifiée d’anthologie par les habitués du circuit. La météo a plus que jamais été capricieuse en effet, avec moult grains orageux notamment, forçant les marins à des changements de voiles incessants. Une instabilité qui a ouvert le jeu des options avec, une fois le cap Finistère passé, plus de 100 milles de décalage latéral entre les tenants de l’option Nord et ceux du Sud. Après une majorité de conditions extrêmement légères, le vent est rentré la dernière nuit, montant même jusqu’à 40 nœuds ! Il fallait donc avoir les nerfs solides et c’est ce qu’ont démontré Benjamin Schwartz et Gaston Morvan (Région Bretagne-CMB Espoir) vainqueurs de l’étape aux premières lueurs du jour. Tenants de l’option Nord, ils devancent sur la ligne les Sudistes Elodie Bonafous et Alexis Loison (Quéguiner-La Vie en Rose), suivis seulement 25 secondes plus tard des centristes Tom Laperche et Morgan Lagravière (Région Bretagne-CMB Performance) ! Toutes les options étaient bonnes si on ne lâchait rien donc. Tom Laperche confirme son bon début de saison en terminant deuxième, Elodie Bonafous son aisance sur la parcours en finissant pour la deuxième année consécutive sur le podium. Mais les grands vainqueurs de cette édition 2022 sont Maël Garnier et Pierre Leboucher (Ageas-Team Baie de Saint-Brieuc). Ils avaient la pression après avoir remporté l’étape aller, et ils ont assumé en signant une très belle quatrième place au retour, ce qui leur assure la victoire au général.

Mini Fastnet – Les six jours les plus longs
Même réduite pour éviter la zone dépressionnaire pluvio-orageuse arrivée ce dimanche sur la Bretagne, cette édition 2022 de la Mini Fastnet disputée dans de tous petits airs a été plus longue que prévue pour les 170 skippers engagés. Une trentaine d’heures après le départ de Douarnenez, les premiers duos contournaient les îles Scilly, sous le soleil et le ciel bleu. Au moment où la Direction de Course décide d’amputer le parcours d’une centaine de milles, c’est pour faire arriver les premiers jeudi 16 juin en fin de journée et que l’ensemble de la flotte soit au port vendredi. Las, le waypoint à 50 milles du phare du Fastnet qu’il remplace comme marque de parcours, est bien difficile à atteindre. Dans ce souffle de vent, les protos récemment mis à l’eau sont devant mais ce n’est que jeudi que les premiers mettent enfin le cap vers Douarnenez. Un retour en terre bretonne long et laborieux. Une véritable guerre des nerfs qui verra Victor Mathieu associé à l’expérimenté François Jambou l’emporter en prototypes et Victoire Martinet et Nicolas d’Estais en série.