
Les premiers mots du vainqueur de la Vendée Arctique, Charlie Dalin (Apivia), à son retour à terre :
Une aventure ? "Dans l'équipe, habituellement, on essaie de faire en sorte que ça le soit le moins possible, on essaie de tout planifier, les voiles, l'avitaillement, l'équipement... Et on arrive à se faire rattraper par l'aventure de temps en temps ! Ce petit arrêt dans le fjord n'était pas du tout anticipé. C'est bizarre, on change d'état d'esprit, on passe dans une gestion différente. Mais au moins, j'ai vu l'Islande, je suis content !J'ai vraiment réalisé que j'y étais quand je suis arrivé dans le fjord, avec des montagnes de chaque côté, de la neige sur les sommets. C'était un paysage magique, en plus il ne faisait jamais nuit, c'était un dépaysement total. Pendant qu'ici vous souffriez de la canicule en France, moi j'avais toutes les polaires."
La victoire ? "Il y a eu une belle bagarre avec Thomas (Ruyant) et Jérémie (Beyou), comme anticipé. Je suis content d'avoir tiré mon épingle du jeu, d'avoir bien négocié les transitions. En fait, je commence tout juste à réaliser que j'ai remporté cette course. Il n'y avait pas le rituel classique de la ligne d'arrivée là-bas, avec les partenaires, la famille etc, c'était spécial."
Les conditions difficiles ? "En tête de flotte, ça a été, j'ai eu 30 noeuds et quelques de vent, tout au plus. Avec Thomas (Ruyant), on a eu le temps de s'abriter dans le fjord avant que le vent ne rentre, j'ai eu 45 noeuds en rafales au mouillage. Je préférais être sur mon bateau qu'à la direction de course, je pense que ça a été compliqué à gérer. En course au large, qu'on le veuille ou non, les flottes finissent toujours par s'étirer, et ça n'était pas simple de trouver une fenêtre pour faire passer tout le monde. Donc la DC s'est bien débrouillée."
Les premiers mots de Jérémie Beyou (Charal), deuxième de la Vendée Arctique, à son retour à terre :
Le podium ? "C'est quelque chose dont je ne me lasserai jamais ! J'aime bien le goût du champagne, le bateau aussi. C'était une course pas facile parce que les quatre jours de course ont été intenses, comme souvent avec Charlie (Dalin) et Thomas (Ruyant), on ne s'est pas beaucoup lâchés. C'est ce qu'on venait chercher."
L'arrêt de la course ? "Souvent sur le Vendée Globe on dit que tu viens pour faire une course, et en fait tu trouves l'aventure. Ca vaut aussi pour la Vendée Arctique ! Même avec des bateaux archi prêts et des marins aguerris, il faut savoir dire stop. La direction de course a pris les bonnes décisions pour nous. Demain tout le monde sera à bon port, il y a des bateaux un peu abîmés, mais ce ne sont que des bateaux. C'est un parcours compliqué, ambitieux, pas infaisable dans l'absolu, mais cette fois-ci ça l'était. Forcément il y a des parcours plus simples. Mais déjà on est montés là-haut, on a eu une belle course, donc c'est déjà pas mal !"
Les conditions météo ? "Ce qu'on ne maitrise pas bien là-haut, c'est le vent qui descend des montagnes, c'est très froid, très dense, très fort. La houle n'a jamais le temps de s'installer et la mer cassante, croisée, c'est le pire pour nos bateaux. Ca devient vite dangereux et on devient vite vulnérables. Je suis content d'être monter faire une belle photo et d'être redescendu assez rapidement !"
Les premiers mots de Thomas Ruyant (LinkedOut), troisième de la Vendée Arctique, à son retour à terre :
La concurrence ? "Bien sûr Charlie (Dalin), Jérémie (Beyou), on commence à voir aussi Louis (Burton), et même Benjamin (Dutreux), qui commence à bien s'immiscer dans le jeu, je m'y attendais, et je pense ça sera de plus en plus le cas. Un beau match ! Un Charlie impérial, rapide tout le temps, qui démarre vite, qui ne fait pas d'erreur, qui va être difficile à aller chercher sur le reste de la saison. J'ai encore des choses sur lesquelles je peux largement progresser. Ca se joue souvent à pas grand chose, avec ceux de devant. Je sais quoi travailler, l'équipe aussi. J'ai fait pas mal de petites erreurs sur des points clés de la course, qui sont bien identifiées. On va essayer de progresser pour refaire des arrivées en tête, c'est ce que je nous souhaite."
L'arrêt de la course ? "La météo n'était vraiment pas simple à appréhender. Je sais que ça a beaucoup discuté sur les choix de la direction de course, moi je trouve que c'est bien assumé. On va dans des coins qu'on ne connait pas très bien, où les prévisions sont beaucoup moins bonnes qu'en Europe. Sur un Vendée Globe, quand on prend une cartouche, on a des échappatoires. Là, il n'y en a pas beaucoup, et on avait vraiment des conditions pourries, donc la décision était sage. Evidemment un peu déçu de ne régater que pendant 5 jours au lieu de 10, mais les bons choix ont été pris."
Le mouillage en Islande ? "C'était improbable, je ne m'attendais pas à ça. On a l'impression d'être hors du temps. D'un coup tout s'arrête. On se retrouve tous seuls, au mouillage, dans un endroit magnifique. C'était une belle découverte. C'est vrai que l'enchainement course, puis mouillage dans un fjord, puis retour en flotte mais pas en course, c'est très étonnant."
🏆 Quel beau podium !
🇫🇷 Bravo @CharlieDalin (🥇), @JeremieBeyou (🥈) et @ThomasRuyant (🥉) ! Les 3 skippers sont arrivés ce matin sous le soleil sablais et les acclamations du public ! Bravo à eux 👏🏻#VendeeArctique pic.twitter.com/zxHpvhZogD