“Il est 6h, ce vendredi matin, à bord de Sodebo Ultim 3. Le soleil se lève sur l’horizon. Il n’y a quasiment plus de vent sur une mer toute plate, le bateau n’arrive pas à décoller. Le ciel est tout orangé. On est trois sur le pont, c’est très calme. Le vent s’est un peu écroulé depuis que nos deux concurrents, Gitana (Maxi Edmond de Rothschild) et Banque Populaire XI sont arrivés et le vent derrière s’est écroulé. Forcément, cela rajoute un peu à la dramaturgie de notre fin de course, avec les deux premiers qui se sont livrés à un duel sublime et incroyable, à la hauteur de ce que tout le monde rêvait de faire dans cette course. Nous derrière, alors que s’on retrouve sans vent, l’arrivée nous paraît sans fin.”
Bravo à eux…
“Maintenant qu’il y a plus d’enjeux et maintenant qu’il y a plus de suspense, l’intérêt est difficile à garder. Même si être sur l’eau à bord d’un bateau comme Sodebo Ultim 3, c’est génial. Le duel des deux premiers et leurs arrivées reflètent très bien ce qu’on cherche à faire avec cette classe Ultim. Il illustre aussi ce que nos bateaux sont capables d’exprimer sportivement, sur un parcours de moins d’une semaine jusqu’aux Canaries et les Açores, particulièrement adapté à une régate à couteaux tirés. À chaque fois, il y a des duels dans la course ; mais là, celui pour gagner a été fabuleux – avec d’un côté Charles (Caudrelier) et Franck (Cammas) qui ont quasiment tout gagné depuis qu’ils ont pris la barre de leur bateau, et de l’autre Bateau Populaire XI qui a montré qu’il a énormément progressé depuis l’année dernière.
C’est ce que je rêvais de faire pendant cette course. Au début, on était au contact avec Banque Populaire XI, à 10 milles près et pendant trois jours. Bravo à eux, cela me fait plaisir, même si en même temps, je suis très amer de ne pas avoir participé à ce duel.”
L’ambiance à bord
“L’ambiance est toujours bonne à bord, et il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement, même si l’intérêt sportif d’être là est moins bon. Le caractère des gens qui m’entourent ne change pas. Guillaume Pirouelle en tant que bizuth du bord a encore des yeux émerveillés. Nicolas Troussel est toujours égal à lui-même, focus et drôle aussi avec la lumière de sa frontale en pleine nuit, comme quand il est en solitaire.. Il nous fait rire par son côté un peu ours tout seul. Tom Rouxel est toujours heureux d’être en mer. Même s’il avait, en tant que compétiteur, rêvé d’être au contact avec les autres bateaux, il ne change pas. Thierry Douillard, c’est mon ami. On est toujours content d’être tous les deux en mer ensemble. Ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Philippe Legros est navigateur à bord. Il a une pression terrible, parce qu’effectivement, c’est lui qui positionne le bateau. Ça n’a pas été facile, notamment à deux ou trois moments dans la course. Et enfin Corentin Horeau, c’est l’insatiable heureux. Et même quand il est dans une situation délicate, il prend tout avec humour. Voilà, c’est mon anecdote de cette fin de course.”
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