
Partenaire du rendez-vous des plans Fife en Ecosse au mois de juin, et armateur lui-même au sein de la Team Fife basée à Brest, le célèbre horloger français Richard Mille ne pouvait se contenter d’une rendez-vous quinquennal et rêvait de voir naviguer ailleurs qu’en Méditerranée ces magnifiques voiliers. L’annonce d’une toute nouvelle course dédiée à ces navires d’exception semble répondre à cet objectif de la plus belle des manières. Sur invitations uniquement, même si tous les propriétaires de voiliers classiques sont invités à faire part de leur intérêt, ce rassemblement annonce d’entrée son caractère exclusif. Ce premier évènement, qui en appellera d’autres dans les années à venir espère le promoteur, propose un ensemble de régates inshore et de parcours au large entre 65 et 100 milles nautiques, bien adaptés à des bateaux, véritables stradivarius des mers, conçus il y a plus d’un siècle.
© Image The Richard Mille CupQuatre Yacht-clubs historiques

Réunis à Falmouth le 10 juin, les participants se verront proposer 3 jours de régates côtières par le Royal Cornwall Yacht Club. Le 14 juin, ils mettront le cap sur Dartmouth harbour, où le Royal Dart Yacht Club est une institution depuis 1866. Le 16, cap sur Cowes et le mythique Royal Yacht Squadron qui règne sur le monde du yachting depuis plus de 200 ans. Enfin, pour la dernière étape, cap sur Le Havre et son port en eaux profondes, de l’autre côté du « Channel », où la Société des Régates du Havre (SRH), en tant que plus ancien club de voile de France, il a été créé en 1838, est le cadre idéal pour accueillir des yachts aussi historiques. Bien que les instructions de course officielles ne soient pas encore disponibles, il est prévu que toutes les manches, qu’elles soient côtières ou hauturières soient comptabilisées équitablement sans coefficient.
The Lady Anne (1912) et Moonbeam III (1903) - © Photo Richard Mille Fife Regatta - Götz GöppertLa fine fleur du yachting

Quant aux critères d’entrée, on pourrait même presque dire de sélection, ils sont dignes d’un concours d’élégance automobile. Les voiliers, ou plutôt les yachts, qui seront admis à participer doivent avoir été construits avant le début de la seconde guerre mondiale, soit 1939, ou être des répliques extrêmement fidèles. Leur taille minimale doit être de dix mètres à la flottaison, ce qui entres les élancements et les bout-dehors distinctifs des dessins de l’époque, peut donner des longueurs hors tout de plus de 15 mètres. Par exemple, Sibyl of Cumae un plan Fife de 1902 s’il ne fait que 34’5 ‘’(10.50m) au niveau de l’eau, mesure près de 15.70m de l’extrémité de son long tableau arrière inversé à l’extrémité de son magnifique bout-dehors verni. Aucune longueur maximale n’est en revanche annoncée, et les trois sociétaires de la Team Fife brestoise devraient donc notamment être au rendez-vous. On pense bien sûr à Mariquita, le premier 19M de Jauge Internationale, soit 125’ (38 mètres) de longueur hors-tout, dessiné et construit en 1911 par Peter Dickie, que Jacques Caraës menait de mains de maître dans le Firth of Clyde en juin dernier. Les deux plans Fife Moonbeam III (1903) et Moonbeam IV (1914) qui naviguent eux-aussi désormais sous pavillon français, pour na pas dire breton, devraient également être de la fête. On pourrait aussi y retrouver Mariella, construit par le chantier des Fife en 1938, mais dessiné par Alfred Mylne, même si sa présence au dernier rassemblement Ecossais semblait une exception dans son programme habituellement soigneusement réparti entre Antilles et bassin méditerranéen.
Un trophée intemporel
Enfin, une régate prestigieuse nécessitant un trophée d’exception, les organisateurs ont demandé à la maison Garrard. Un joaillier établi à Londres depuis 1735, revendiquant une riche tradition en matière de trophées sportifs emblématiques, avec comme entre autres chefs d’œuvres la création il y a 170 ans, de la célèbre aiguillère d’argent revenant au vainqueur de l'America's Cup. Dans le même esprit, haute d’un mètre, la Richard Mille Cup est un trophée perpétuel remis en jeu à chaque édition, le vainqueur se voyant remettre une réplique de 40 cm de haut également réalisée par Garrard.