The Lady Anne tout en maîtrise
Georges Coats, commande aux Fife en 1911 ce magnifique 15M de jauge. Lancé en 1912 en pleine révolution du grément Marconi. Il adopte donc celui-ci pour sa seconde vie, avant d’être transformé en ketch. Sistership de Tuiga (1909), Mariska (1908) ou encore Hispania (1909) il brille notamment dans le petit temps, même si l’uniforme jaune de son équipage était particulièrement seyant dans les eaux et les nuages parfois noirs de l’Ecosse. Très à l’aise dans les manœuvres, ils n’hésitent pas à se rapprocher des berges pour tirer les meilleurs bords, et à s’imposer ici bâbord amures devant Moonbeam III.
Intombi et Lotus dans un souffle
Nés la même année de l’entre deux guerres (1934) les deux 24 pieds ne se quittent pas d’une longueur sur le plan d’eau. Il faut dire qu’ils sont issus du même plan de monotype dessiné par William Fife III. Si le premier a été construit dans les ateliers de Fairlie, le second l’a été chez Dickies à Tarbert. Mais rigoureusement identiques, sur l’eau seule la couleur de leurs coques, blanc immaculé pour Intombi et élégant bleu pâle pour Lotus les distingue.
Mariquita toutes voiles dehors
Après la tempête du samedi, la bonne brise du dimanche, place au petit temps dans le Firth of Clyde, alors le 19M de jauge internationale sort toute la toile. Mariquita est le plus grand cotre de course construit avant la première guerre mondiale (1911) à naviguer encore. Magnifiquement restauré, son propriétaire veille drastiquement à garder son esprit originel, avec un élégant intérieur, tel que d’origine, et ses voiles à petites laizes très joliment dessinées. Bien que dessiné par Peter Dickie, la beauté de ses lignes fait pour la deuxième fois, après 2008, honneur à la Fife Regatta. Avec Jacques Caraës à la barre et Bruno Jourdren à la tactique il mène même plus souvent qu’à son tour l’ensemble de la flotte.
Moonbeam à la force du poignet
Dessiné et construit en Ecosse (1903), restauré par des Britanniques à la fin des années 80, Moonbeam est pourtant le plus français des plans Fife, tant il a passé d’années dans nos eaux. Logiquement, son nouveau propriétaire l’a donc intégré à la Team Fife basée à Brest. Il est la parfaite incarnation du yacht de croisière rapide tel que William Fife III les concevait. Ayant subi lui aussi de nombreuses modifications, notamment de gréement, l’intention de ses acquéreurs est de lui redonner un caractère des plus authentiques, à l'image de son équipage reprenant à mains nues ses bastaques, les pieds calés sur le livet frôlant l'eau.
Viola au ras des flots
Viola est à la voile ce que le Stradivarius est au violon, une véritable œuvre d’art. Plus que centenaire, car construit en 1908, les années ne semblent avoir aucune prise sur l’élégance des lignes tracées par William Fife. Son actuel propriétaire et son équipage français, qui s’estiment plus dépositaires d'un héritage désormais classé aux monuments historiques, ajoutent une note folklorique à leur passion inconditionnelle. Basés à La Rochelle, ils n’hésitent pas à parcourir de longues distances de l’Atlantique à la Mer du Nord ou à la Méditerranée pour faire admirer toute la grâce de leur unité, la méticulosité de leur travail de restauration et la vitesse spectaculaire de ce cotre vraiment unique.
Adix, hôtel de charme
Non Adix n’est pas un plan Fife. Pis, il a la vulgarité de la jeunesse, n’ayant été construit qu’en 1984. Mais devant la faible offre hôtelière locale, l’équipage de The Lady Anne en a fait son camp de base, mouillé à portée de tender du port de Largs. Quand les régates de samedi ont été annulées, il en a profité pour se dégourdir la quille dans les eaux sombre du Firth of Clyde. Götz n’a alors pas hésité à braver les éléments en sautant dans un semi-rigide. Bien lui en a pris, puisqu’il a ramené, entre autres, cette superbe image, toute en contrastes. Inspirées de la goélette Atlantic (1903), la silhouette d'Adix s’intègre parfaitement bien dans le paysage de Fairlie. Avec un intérieur entièrement revu en 1991 et une cure d’amaigrissement (-36%) de son gréement en 2015, il offre indéniablement l’un des plus beaux ratios élégance – luxe – performance du monde.
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