Un week-end de course au large dans le monde

Course au large
Par François TREGOUET

Départ du tour du monde en équipage, candidats au Trophée Jules Verne dans la chambre d’appel, concurrents de la Globe 40 repartis d’Ushuaïa et leaders de la Golden Globe Race en plein Pacifique, il y a du monde autour du monde ce week-end !

Départ d'Alicante le 15 janvier 2023 pour The Ocean Race - ©Photo The Ocean Race - DR
Départ du tour du monde en équipage, candidats au Trophée Jules Verne dans la chambre d’appel, concurrents de la Globe 40 repartis d’Ushuaïa et leaders de la Golden Globe Race en plein Pacifique, il y a du monde autour du monde ce week-end !

Bien sûr, ce dimanche c’est à Alicante qu’il fallait être. C’est en effet au Sud-Est de l’Espagne qu’a été donné le départ de la 14ème course du tour du monde à la voile en équipage, autrefois connue sous le nom de Whitbread, puis de Volvo Ocean Race. Avec de nouveaux propriétaires à sa tête, un nom vierge de tout sponsor pour célébrer le mythe, et une première étape inédite qui mènera les équipages au Cap-Vert, cette première édition post-Covid ne manque pas d’attractions. Les cinq Imoca et les six VO65 engagés sont partis dans des conditions idéales. Au reaching dans une jolie brise, c’est Paul Meilhat sur Biotherm qui après avoir coupé la ligne en tête, très précisément au top départ, a gardé les commandes, suivi comme son ombre par Kevin Escoffier et son équipage sur Holcim-PRB. Seul Guyot Environnement semblait un peu détaché après un problème d’enroulement sur son Code 0 survenu peu après le départ. Chez les VO65, c’est WindWhisper Racing Team, déjà vainqueur de l’inshore Race du 8 janvier, qui menait la flotte à la tombée de la nuit, mais ses cinq adversaires étaient tous à moins d’un mille nautique derrière lui. Il est à noter que la différence de vitesse entre les deux types de bateaux est impressionnante sur ces premières heures. Dans des conditions de vent forcément très similaires (environ 12 nœuds de vent d’Ouest-Sud-Ouest), les Imoca perchés sur leurs immenses foils, filent entre 16 et 18 nœuds, tandis que les VO65 toujours en mode archimédien dépassent tout juste les 10 nœuds. Ils ont tous un peu moins de 2000 à parcourir pour atteindre les îles du Cap-Vert où sera jugé l’arrivée de cette première manche.

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L'équipage du Maxi Edmond De Rothschild pour la tentative de Trophée Jules Verne 2023© Photo Gitana SA - DR

Grand écart de vitesse

Un peu plus au Nord, à la pointe de la Bretagne, ce sont désormais deux trimarans Ultim qui sont amarrés sur les quais de Brest. Le Maxi Edmond de Rothschild a en effet rejoint le trimaran Sails of Change signe qu’une fenêtre pourrait s’ouvrir dans les prochains jours pour tenter de battre le record de Francis Joyon et de son équipage sur Idec. Mais pour faire mieux que les 40 jours et 23 heures effectués en 2017 par le légendaire trimaran, il faut un enchaînement météo parfait et une première opportunité semblait prometteuse ce samedi 14 janvier.  Mais si elle aurait pu permettre, d’après le skipper Yann Guichard, d’atteindre l’Equateur en cinq jours, elle n'ouvrait pas la voie à un bon temps de passage au niveau du Cap de Bonne Espérance. Alors, avec un bon mois encore devant eux pour partir, ils n’ont pas voulu obérer d’entrée leurs chances de battre ce record exceptionnel. Les hommes de Gitana ont pensé de même, et sont en attente d’une fenêtre idéale, peut-être dès le milieu de cette semaine, affaire à suivre. Au même moment dans le Pacifique Sud, les considérations de vitesse sont toutes autres pour le leader de la Golden Globe Race, Simon Crurwen. Après avoir perdu une grande partie de son avance dans des vents légers autour de la Tasmanie, le skipper britannique a repris sa marche en avant et possède à nouveau un confortable matelas de 900 milles d'avance sur ses poursuivants, l’Indien Abhilash Tomy et la Sud-Africaine Kirsten Neuschafer, séparés entre eux par moins de 100 milles. Le premier de cordée franchira dès ce lundi la barre symbolique des 10 000 restant à parcourir avant de retrouver le port des Sables d’Olonne. Avant cela il devra incurver sa route vers le Horn, situé par 56 degrés Sud, alors que la limite des glaces fixée par l’organisateur le force à rester au Nord du 47ème parallèle Sud, et ce jusque par 115 degrés Ouest.

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Le Class40 Milai à son arrivée à Ushuaïa - © Photo Globe 40 - DR

Au Sud les Class40

Le Cap Horn justement, les concurrents de la Globe 40 l’ont désormais dans le dos, eux qui sont repartis d’Ushuaïa le 05 janvier. Le départ de la Terre de Feu Argentine, le plus au Sud jamais donné pour une course au large, dans un vent léger et sous un soleil magnifique restera dans toutes les mémoires. Une fois le canal de Beagle passé, les conditions se sont très vite musclées, avec une dépression venue cueillir la flotte qui était encore alors dans les cinquantièmes hurlants. Mais finalement ce sont les OFNI et non le vent qui ont causé des soucis aux concurrents, et notamment au duo leader de Milai qui a dû se dérouter vers un port Argentin pour réparer une voie d’eau consécutive à un choc. Les Néerlandais de Sec Hayai ont pu eux réparer en mer, et continuent à faire route vers Recife au Brésil, terme de cette sixième étape, qu’ils devraient atteindre aux alentours du 24 Janvier

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…