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Bien sûr, ce dimanche c’est à Alicante qu’il fallait être. C’est en effet au Sud-Est de l’Espagne qu’a été donné le départ de la 14ème course du tour du monde à la voile en équipage, autrefois connue sous le nom de Whitbread, puis de Volvo Ocean Race. Avec de nouveaux propriétaires à sa tête, un nom vierge de tout sponsor pour célébrer le mythe, et une première étape inédite qui mènera les équipages au Cap-Vert, cette première édition post-Covid ne manque pas d’attractions. Les cinq Imoca et les six VO65 engagés sont partis dans des conditions idéales. Au reaching dans une jolie brise, c’est Paul Meilhat sur Biotherm qui après avoir coupé la ligne en tête, très précisément au top départ, a gardé les commandes, suivi comme son ombre par Kevin Escoffier et son équipage sur Holcim-PRB. Seul Guyot Environnement semblait un peu détaché après un problème d’enroulement sur son Code 0 survenu peu après le départ. Chez les VO65, c’est WindWhisper Racing Team, déjà vainqueur de l’inshore Race du 8 janvier, qui menait la flotte à la tombée de la nuit, mais ses cinq adversaires étaient tous à moins d’un mille nautique derrière lui. Il est à noter que la différence de vitesse entre les deux types de bateaux est impressionnante sur ces premières heures. Dans des conditions de vent forcément très similaires (environ 12 nœuds de vent d’Ouest-Sud-Ouest), les Imoca perchés sur leurs immenses foils, filent entre 16 et 18 nœuds, tandis que les VO65 toujours en mode archimédien dépassent tout juste les 10 nœuds. Ils ont tous un peu moins de 2000 à parcourir pour atteindre les îles du Cap-Vert où sera jugé l’arrivée de cette première manche.
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Grand écart de vitesse
Un peu plus au Nord, à la pointe de la Bretagne, ce sont désormais deux trimarans Ultim qui sont amarrés sur les quais de Brest. Le Maxi Edmond de Rothschild a en effet rejoint le trimaran Sails of Change signe qu’une fenêtre pourrait s’ouvrir dans les prochains jours pour tenter de battre le record de Francis Joyon et de son équipage sur Idec. Mais pour faire mieux que les 40 jours et 23 heures effectués en 2017 par le légendaire trimaran, il faut un enchaînement météo parfait et une première opportunité semblait prometteuse ce samedi 14 janvier. Mais si elle aurait pu permettre, d’après le skipper Yann Guichard, d’atteindre l’Equateur en cinq jours, elle n'ouvrait pas la voie à un bon temps de passage au niveau du Cap de Bonne Espérance. Alors, avec un bon mois encore devant eux pour partir, ils n’ont pas voulu obérer d’entrée leurs chances de battre ce record exceptionnel. Les hommes de Gitana ont pensé de même, et sont en attente d’une fenêtre idéale, peut-être dès le milieu de cette semaine, affaire à suivre. Au même moment dans le Pacifique Sud, les considérations de vitesse sont toutes autres pour le leader de la Golden Globe Race, Simon Crurwen. Après avoir perdu une grande partie de son avance dans des vents légers autour de la Tasmanie, le skipper britannique a repris sa marche en avant et possède à nouveau un confortable matelas de 900 milles d'avance sur ses poursuivants, l’Indien Abhilash Tomy et la Sud-Africaine Kirsten Neuschafer, séparés entre eux par moins de 100 milles. Le premier de cordée franchira dès ce lundi la barre symbolique des 10 000 restant à parcourir avant de retrouver le port des Sables d’Olonne. Avant cela il devra incurver sa route vers le Horn, situé par 56 degrés Sud, alors que la limite des glaces fixée par l’organisateur le force à rester au Nord du 47ème parallèle Sud, et ce jusque par 115 degrés Ouest.
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Au Sud les Class40
Le Cap Horn justement, les concurrents de la Globe 40 l’ont désormais dans le dos, eux qui sont repartis d’Ushuaïa le 05 janvier. Le départ de la Terre de Feu Argentine, le plus au Sud jamais donné pour une course au large, dans un vent léger et sous un soleil magnifique restera dans toutes les mémoires. Une fois le canal de Beagle passé, les conditions se sont très vite musclées, avec une dépression venue cueillir la flotte qui était encore alors dans les cinquantièmes hurlants. Mais finalement ce sont les OFNI et non le vent qui ont causé des soucis aux concurrents, et notamment au duo leader de Milai qui a dû se dérouter vers un port Argentin pour réparer une voie d’eau consécutive à un choc. Les Néerlandais de Sec Hayai ont pu eux réparer en mer, et continuent à faire route vers Recife au Brésil, terme de cette sixième étape, qu’ils devraient atteindre aux alentours du 24 Janvier