Armel Le Cléac'h sur la troisième marche du podium !

Par Figaronautisme.com
carte de la course Arkea Ultim en direct

Armel Le Cléac’h a bouclé l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest ce dimanche 3 mars à 21h31’01, après 56 jours 08 heures 01 minute et 31 secondes de course. Contraint d’opérer deux escales techniques, victime d’une voie d’eau dans les derniers jours de course, le skipper du Maxi Banque Populaire XI conquiert la troisième marche du podium, qui récompense son opiniâtreté.

Face aux aléas qui ont jalonné sa route, face aux obstacles qui se sont dressés devant lui, Armel Le Cléac’h a su aller puiser au fond de lui pour remettre du corps à l’ouvrage même lorsque le cœur n’y était plus... et inversement. Sa résilience lui offre de monter sur le podium de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, son quatrième en autant de tours du monde en solitaire.

Le 7 janvier 2024, Armel Le Cléac’h se présente sur la ligne de départ de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest avec, logiquement, le costume d’un favori, taillé sur-mesure : n’est-il pas le vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2023 avec Sébastien Josse à ses côtés ? Sur la Route du café, le Maxi Banque Populaire avait démontré ses capacités de vitesse et sa maniabilité, et le marin avait rappelé son aptitude à enchaîner les efforts pour parvenir à ses fins.

Une première escale technique

Rapidement, pourtant, sur l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, la descente vers l’Atlantique sud et ses conditions changeantes crée les conditions de soucis techniques face auxquels le team Banque Populaire n’envisage qu’une solution : l’escale technique, qui autorise des tiers à intervenir sur le bateau, mais contraint le skipper à s’arrêter au minimum 24 heures. En mode commando, l’équipe répare le système hydraulique du foil tribord, retape le balcon avant et redonne à l’amure du gennaker toutes ses capacités opérationnelles.

Premier à stopper, Armel Le Cléac’h perd le contact avec son binôme de l’Atlantique nord, Thomas Coville, et le voici qui fait route avec Anthony Marchand, compagnon de traversée de l’Atlantique sud jusqu’à ce que le skipper d’Actual Ultim 3 soit contraint, à son tour, de procéder à une escale technique à Cape Town. À son entrée dans l’océan Indien, le 23 janvier, le Maxi Banque Populaire XI compte environ 1500 milles de retard sur Sodebo Ultim 3, deuxième du classement après l’abandon de Tom Laperche sur avarie majeure à Cape Town. Plus que la distance, c’est le décalage de système météo qui prive Armel de l’idée de recoller.

La Nouvelle-Zélande par le nord

Il faudra attendre que les deux rivaux s’approchent de la côte est de la Tasmanie pour constater que la distance qui les sépare (120 milles) a fondu. Pour autant, la situation n’est pas si claire : Thomas Coville signifie son intention de faire une escale technique à Hobart (elle durera trois jours) tandis qu’Armel Le Cléac’h et son équipe de routage entreprennent de monter jusqu’au nord de l’île septentrionale de la Nouvelle-Zélande, afin d’échapper à une sévère tempête qui fait gronder la mer.

Lorsque la route de Coville, stoppée 48 heures et celle – inédite – de Le Cléac’h se recoupent dans l’océan Pacifique, le Maxi Banque Populaire XI compte plus de 300 milles d’avance, en 2e position de la flotte, à 2800 milles du leader, Charles Caudrelier.

C’est en dauphin que, le dimanche 11 février à 6h01’50 Armel Le Cléac’h franchit le cap Horn, son quatrième en solitaire, son premier en ULTIM. Regrettant d’y passer de nuit, le skipper dira surtout son soulagement d’en finir avec deux océans, et notamment l’Indien, particulièrement secoués et peu sécurisants : « Je sens qu’on sort des mers du Sud, qu’on s’éloigne des conditions parfois difficiles que j’ai eues pendant plusieurs jours. Ça fait du bien de retrouver un peu la civilisation, la terre… Je sais qu’on va naviguer dans une zone où on est proche des secours, de la logistique possible autour de nos bateaux… C’est rassurant. »

Un second stop au Brésil

Le 16 février, après une âpre remontée de l’Atlantique sud, Armel Le Cléac’h est contraint de respecter une nouvelle escale technique à Rio de Janeiro. Un deuxième stop de 24 heures au moins, dont Thomas Coville profitera logiquement pour gommer son déficit de plus de 500 milles et réaliser le break. Pour le team Banque Populaire, il y a du pain sur la planche : la décision de stopper à Rio se justifie par la survenance de deux avaries : le safran bâbord a été détruit et perdu le 13 février à la suite d’une collision avec une bille de bois ; le 15, la dérive centrale cède. Avec deux appendices en moins, poursuivre la route serait devenu hasardeux. Après un peu plus de 48 heures d’escale, l’équipe technique libèrera le bateau.

Ses performances, dégradées, et les occurrences météorologiques, bien peu favorables, auraient pu suffire à épuiser le skipper. Pourtant, le 28 février, le pont de la coque centrale, vraisemblablement éreinté par les incalculables chocs générés par les vagues, cède sous un impact et génère une voie d’eau. « L’eau s’est engouffrée dans la coque centrale, et il y avait énormément d’eau, dira le skipper. Il a fallu arrêter le bateau, plier les voiles et le vider. Ça a été très long, quasiment une dizaine d’heures, puis il a fallu boucher le trou, poncer, mettre du carbone, de la colle… Un gros chantier ».

Troisième au final de cette première édition de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, Armel Le Cléac’h aura tout vécu : une course, une aventure, un podium… et un chemin de croix.

Le tour du monde d’Armel Le Cléac’h en chiffres

Heure d’arrivée : 21 h 31 min 33 sec

Temps de course : 56j 08h 1min 31 sec

Milles parcourus : 32290,79 milles

Vitesse moyenne réelle : 23,88 nœuds

Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 17,97 nœuds

Meteoconsult marine
Partenaire météo officiel des plus grandes courses au large
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…