Quentin Delapierre - Orient Express Racing Team « Nous sommes confiants, nous progressons. Aujourd'hui, nous progressons encore »

Pour la première fois depuis le début de la compétition, le vent forcit et vient de la terre. Il s’établit de manière hétérogène entre 7 et 10 nœuds (13-18 km/h) avec des rafales à plus de 13 nœuds (24 km/h). Cette disparité, en partie provoquée par les orages dans la zone, profite à la partie au vent du parcours. Il faut donc naviguer entre les grains et les variations du vent. Dans ces conditions, les bateaux sont très rapides, et la phase de pré-départ s’effectue avec des bateaux qui ne cherchent pas le contact trop vite.
Lancé, Orient Express Racing Team franchit la ligne juste derrière les Suisses, mais la sortie du premier virement du premier bord de près n’est pas fluide. Le mode de vol semble déséquilibré, Alinghi Red Bull Racing prend le large et revendique 250 m d’avance sur Orient Express Racing Team, qui s’est posé. Handicapé par un problème technique, le bateau de près de 6,5 tonnes peine à repartir. Il enroule la première bouée au vent avec 1:38 minute de retard. Le premier bord de vent arrière commence à 46 nœuds pour les Tricolores, rien n’est jamais joué en Coupe de l’America, il faut s’accrocher. À la fin du premier bord de portant, la France accuse encore 1:36 minute de retard sur les Suisses. À mi-parcours, en enroulant la 2? bouée au vent, Quentin Delapierre et ses marins ont rattrapé une partie de leur retard et sont à 1:15 minute de leur adversaire. Lors du dernier aller-retour, les Français poussent leur machine et se frayent un chemin sur le plan d’eau.
Avec un AC75 dégradé sur le premier bord de près, juste après la ligne de départ, les Français ont tenté de reprendre le contrôle de leur bateau. Une fois le souci technique apparemment réglé, les performances sont bonnes et, à chaque passage de bouée,’Orient Express Racing Team grignote de précieuses secondes pour revenir sur son adversaire. Mais l’écart était trop grand et la course trop rapide pour espérer la victoire. Les Suisses prennent donc leur revanche.
On notera malgré tout l’excellente réactivité de l’équipage pour surmonter cette déconvenue technique et repartir à l’attaque sans jamais rien lâcher jusqu'à la ligne d’arrivée.
L’orage s’invitant à la fête lors de la course entre Emirates Team New Zealand et Luna Rossa Prada Pirelli Team, avec un éclair passé à quelques centaines de mètres du bateau des Kiwis, le comité de course suspend les courses pour le reste de la journée et invite tous les participants à rentrer se mettre à l’abri.
Timothé Lapauw - power sailor de l’AC75 Orient Express Racing Team
« Journée compliquée, on avait vraiment l'envie de bien faire les choses aujourd'hui. Malheureusement, on a eu un souci technique dès l’entrée dans la box qui s’est confirmé sur le premier virement de bord. Ça nous a vraiment mis dans le dur vis-à-vis des Suisses. Ce n'était pas facile de revenir parce qu'on avait vraiment beaucoup d'écarts avec lui. Mais on y est parvenu petit à petit, pas suffisamment étant donné le grand écart.. Il y a des choses positives. Il ne faut pas baisser trop la tête parce que la régate n'est pas finie et on est ex-æquo avec lui pour l'instant. Il y a encore de quoi jouer. On va tous se remobiliser en équipe et on va aller de l'avant.
C’était vraiment une journée compliquée même au niveau de la météo. Entre les orages, les changements de direction et de pression, ce n'était pas une journée facile. Je n'aurais pas pu être tacticien aujourd'hui.
Le comité a décidé d'annuler parce qu'il y avait beaucoup d'orages qui arrivaient. On est rentré à terre plus tôt que prévu. La suite du programme recommencera demain contre les Italiens. »
Quentin Delapierre, skipper et pilote de l’AC75 Orient Express Racing Team
« Nous avons eu un problème technique. Quand nous sommes entrés dans la box, Kevin a eu un mauvais pressentiment. Il s’est avéré très bon. Après tout au long de la course on a été embêté avec ce problème. Notamment sur le premier virement on a perdu le contrôle du bateau.
Ça arrive. Malheureusement ça arrive contre les Suisses. Nous aurions aimé que cela arrive contre le Defender, car cela aurait moins compté. Maintenant, ça ne change pas grand-chose. Honnêtement, nous sommes dans un bon état d'esprit. Nous sommes confiants, nous progressons. Aujourd'hui, nous progressons encore. Au départ, nous avons testé quelque chose. Nous ne pouvons pas nécessairement exécuter comme nous le voudrions. Mais si nous réussissons, je pense que nous pouvons devenir très dangereux. Il y a beaucoup de choses positives. Il y a encore beaucoup de matchs cette semaine. Nous sommes dans le bon état d'esprit.
Je pense que cela a réveillé en nous un esprit combatif. Nous ne voulons pas que cela se reproduise. Nous ne voulons pas mettre notre destin entre les mains de la chance. Je pense que nous avons de belles armes. Je sens les navigants motivés plus que jamais. Aujourd’hui c’était très dur à encaisser de pas pouvoir régater contre les Suisses comme on l’espérait. Donc je pense qu’on va avoir de bonnes surprises. »