Genève, coeur battant de la régate
Ils seront plus de 2000 régatiers à s’élancer depuis la Société Nautique de Genève pour ce rendez-vous incontournable du calendrier nautique européen. Du vendredi 13 au dimanche 15 juin, la rade de Genève vivra au rythme du Bol d’Or du Léman, un événement unique qui conjugue esprit de compétition, ancrage local et ouverture au grand public.
L’Esplanade du Pavillon des Sports, la Jetée Nord et le tout nouveau Phare Ylliam - utilisé pour la première fois comme marque d’arrivée - accueilleront visiteurs et curieux dans une ambiance festive et conviviale. Le village du Bol, rythmé par concerts, animations et dégustations, sera ouvert tout le week-end, avec une cérémonie d’ouverture attendue dès le vendredi soir.
Au-delà du défi sportif, le Bol d’Or est aussi une célébration du terroir genevois. Jus de fruits frais, bières artisanales, vins de la région et spécialités locales seront proposés par le Cercle des Agriculteurs, la Cave de Genève et l’Union Maraîchère. Une manière de rappeler que cette régate emblématique vit autant à terre que sur l’eau, dans une atmosphère de partage entre navigateurs, habitants et visiteurs.
Ambassadrice de cette 86e édition, Justine Mettraux incarne à elle seule la nouvelle génération de la voile suisse. Huitième du dernier Vendée Globe et première femme de cette édition, elle prendra elle-même part à la course à bord du Décision 35 w-team. Une présence qui symbolise l’engagement du Bol d’Or en faveur de la mixité, de la performance et de la transmission.
Foilers et favoris : le duel au sommet
Côté sportif, les regards se tourneront vers les TF35, ces catamarans à foils qui dominent les classements depuis plusieurs saisons. Le trio de tête à suivre comprend Sails of Change 8 (Yann Guichard), vainqueur du Grand Prix des TF35 le week-end dernier, Realteam Spirit (Jérôme Clerc), et Ylliam 17 (Julien Firmenich), récemment victorieux sur Genève-Rolle-Genève.
Une surprise pourrait toutefois venir de la nouvelle formation X-WING, réunissant d’anciens membres du Team Alinghi. En cas de vents légers, les Décision 35 comme w-team (Christian Wahl et Justine Mettraux) ou les M2 archimédiens pourraient tirer leur épingle du jeu. Ces derniers visent le Bol de Basalte, réservé aux multicoques non volants.
Monocoques : entre héritage et modernité
Du côté des monocoques, le Bol de Vermeil offrira une opposition saisissante entre les légendaires luges du Léman, comme le Libera Carondimonio, et des unités contemporaines conçues en matériaux composites. Le K2 de Philippe de Weck, skippé par son fils Alexander, fera office de grand favori après sa victoire l’an passé, en l'absence du Libera Raffica.
Face à lui, les Katana, Psaros 40 et 33, mais aussi des designs plus innovants comme l’AC9F Tixwave ou le QFX de Thomas Jundt, tenteront de bousculer la hiérarchie. Enfin, la catégorie Surprise, fidèle au rendez-vous, pourrait à nouveau rassembler plus de cent voiliers sur la ligne de départ.
Des records à battre... et des légendes à suivre
Le Bol d’Or 2025 comptera 404 voiliers sur la ligne de départ, loin du record absolu de 684 participants en 1990, mais fidèle à sa réputation de régate la plus fréquentée en eaux fermées. Le parcours théorique de 123 kilomètres entre Genève et Le Bouveret n’a pas encore trouvé son maître : aucun équipage ne peut cette année s’emparer définitivement du Bol d’Or, réservé à ceux qui remportent l’épreuve trois fois en cinq ans.
Côté temps, le record à battre pour les multicoques reste celui de Triga IV en 1994, en 5h01’50’’. Pour les monocoques, Syz & Co tient toujours la marque avec 8h09’33’’ (2014). Le Ruban Bleu, lui, appartient à Realteam Sailing, auteur d’un aller-retour express en 3h43’27’’ en mars 2023.
Épreuve de tous les contrastes, le Bol d’Or du Léman mêle tradition et innovation, rivalité sportive et plaisir partagé. Que l’on vienne admirer les TF35 filer sur le foil, encourager les monocoques d’antan, ou simplement goûter un verre de Chasselas face au lac, cette 86e édition s’annonce comme une fête de la voile vivante, populaire et ancrée dans son temps.
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