Route du Rhum - Destination Guadeloupe : la tempête était bien là !

Alerté par les prévisionnistes de METEO CONSULT sur, non seulement les vents forts attendus, mais aussi des hauteurs de vagues et une mer croisée « casse-bateau » alors que les marins n’auraient pas eu le temps de passer Ouessant, le Directeur de Course Francis Le Goff avait annoncé samedi matin, le report du départ initialement prévu dimanche à 13h02.
Les skippers ont applaudi à la quasi-unanimité cette sage décision et seule une poignée de commentateurs en mal de publicité ou ayant besoin de se prouver on ne sait quoi ont trouvé à y redire. Les conditions enregistrées hier sont pourtant en parfaite adéquation avec les prévisions qui ont motivé la décision : 114 km/h (plus de 60 nœuds) à la pointe Saint Mathieu et à Ouessant, 100 km/h (54 nœuds) à Brignogan et sur l’île de Batz. Si ce n’était que le vent encore, mais l’état de la mer était pire que prévu, avec 9 mètres de hauteur de vague enregistrés sur la bouée des Pierres Noires à 3 milles nautiques devant Le Conquet.
Le terme « Tempête » est bien celui utilisé dans l’échelle de Beaufort pour des vents soufflant Force 10. Envoyer 138 marins, pourtant tous aguerris et qui étaient prêts à y aller, tirer des bords à la Pointe Bretagne dans de telles conditions, avec les DST (Dispositifs de Séparation de Trafic) à respecter, aurait été de l’inconscience. Que des marins professionnels, entrainés, parfaitement qualifiés et équipés ne prennent pas la mer quand la météo s’annonce aussi mauvaise est le meilleur message que les organisateurs pouvaient faire passer. Ce ne sont sûrement pas les équipes, bénévoles, des secours en mer qui viendront les critiquer. La Route du Rhum n’a pas besoin de perdre des bateaux et encore moins des marins pour être une course de légende. Et si la précision des prévisions météorologiques actuelles permet d’éviter des drames, on ne peut que se réjouir comme le disait Gilles Chiorri paraphrasant le slogan de la SNSM, "Que l'eau salée ait moins le goût des larmes".