Transat Jacques Vabre 2021 : le départ approche...
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ULTIMES – Le temps de voir
Ils seront à bord des deux derniers bateaux mis à l’eau, alors forcément, l’absence de gros temps en vue leur convient bien. Pour François Gabart et Tom Laperche sur SVR Lazartigue, Armel Le Cleac’h et Kevin Escoffier sur Banque Populaire XI cette Transat Jacques Vabre sera la première course de leurs nouvelles montures. Sur ces machines aussi complexes que performantes le temps passé en mer est crucial. Alors les 4 marins s’accordent sans se concerter pour coller l’étiquette de favori sur le dos du Team Gitana. Une manière de leur faire porter la pression, mais en toute objectivité. Pour les deux marins, il s’agit avant tout de finir. Cela n’empêchera pas leur instinct de compétiteur de reprendre le dessus dès qu’une opportunité se présentera, sur ce parcours riche au dernier tiers inconnu, avec le piège des Sargasses en bonus. Alors ils sont déjà dans leur course. François Gabart visualise les premières manœuvres, quand le jeune Tom Laperche (24 ans) ne semble pas plus impressionné que cela de s’être vu confié la barre du trimaran géant pour la délicate phase de départ.
Ocean Fifty - Au jeu des 7 favoris
Une classe de skippers qui ont pris leurs destins en main, qui ont toujours cru en la pertinence de leur concept, cela donne une flotte extrêmement homogène et 7 favoris sur 7 partants ! Inutile d’insister, au micro ou en off aucun équipage engagé ne se risque à un pronostic. Même celui qui a dominé le circuit Pro Sailing Tour en 2022, Sam Goodchild (Leyton) refuse l’étiquette de favori. Aucun ne manque pourtant d’ambition entre revanche à prendre pour certains (Primonial, Solidaires en Peloton), arrivée à la maison motivante (Gilles Lamiré sur Groupe GCA), nouveau sponsor à fidéliser (Koesio), nouveau bateau ambitieux (Arkema) ou nouvel entrant enthousiaste (Les p’tits doudous), ils ont tous une raison de briller. Ne pas en mettre un plus en avant que l’autre est une excellente stratégie pour valoriser cette classe fun et performante, taillée pour les RP à budget raisonnable. Alors, d’autres acteurs pourraient très vite rejoindre la bande de 7 !
Class 40 – Le secret d’un succès
Ce sont les plus nombreux et ils brillent au soleil du quai Nord les Class 40. Sur le ponton dédié aux baptêmes ils se succèdent les uns après les autres : Lenzi Lanternes, Redman, Happyvore, Upsailing Unis pour la planète… le spectacle est permanent pour la foule sui se presse sur les quais du bassin Paul Vatine. Il faut dire que celle classe est sans doute aux monocoques, ce que les Ocean Fifty sont aux multis. Des budgets abordables, même pour des PME avec un niveau sportif et une fiabilité élevés. On y croise aussi bien des sponsors grand public comme le Crédit Mutuel que des partenaires avant tout séduits par le côté humain. Des bateaux comme Fullsave n’ont même pas mis leur logo sur la coque. La société Toulousaine est plus dans l’esprit ‘Rugby’, pas dans celle d’un panneau publicitaire flottant. Leur objectif sportif c’est la Route du Rhum, leur stratégie de communication tournée vers leurs clients BtoB. Avec 25 bateaux en construction, deux tours du monde d’organisés, et un circuit Méditerranéen dès l’an prochain la classe, toujours présidée par Halvard Mabire, a des problèmes de riche, soit potentiellement plus de candidats que de places au départ des grandes courses.
IMOCA – Le brin de réussite nécessaire
Tenant du titre et favori, c’est Charlie Dalin, associé à Paul Meilhat sur Apivia, qui résume le mieux la situation : « C’est le gros rendez-vous de l’année ! ». Alors la bagarre va être serrée car rarement le niveau n’a été aussi relevé. Avoir 22 bateaux sur la ligne quelques mois après l’arrivée du Vendée Globe est inhabituel. Fiabilisés par leur tour du monde, optimisés pour certains, aux mains de duos surqualifiés dans tous les cas, la bataille va faire rage du premier au dernier jour c’est certain. Sur ce parcours inédit, la dernière partie après Fernando de Noronha, inquiète quelque peu les skippers. Ils ont beau avoir des palmarès longs comme des jours sans vent c’est l’inconnu qui les attend avec un deuxième franchissement du pot au noir, dans le sens Sud Nord cette fois, et le piège des Sargasses. Comme ils sont nombreux à avoir un bateau récent, un partenaire solide et à former un duo talentueux, le vainqueur sera celui qui aura été le plus inspiré dans sa stratégie et connu un brin de réussite. Dans tous les cas les organismes seront soumis à rude épreuve sur ces machines au vol pas encore stabilisé. En attendant le futur Apivia dont il vient d’annoncer la construction, Charlie Dalin a bien relevé le niveau de confort à bord depuis le Vendée Globe, « il y aura deux cuillères à bord au lieu d’une ! » nous lance Paul Meilhat dans un grand éclat de rire.
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