La classe Imoca menace la Transat Jacques Vabre de poursuites judiciaires
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La rumeur courrait sur les pontons depuis plusieurs semaines : les Ultimes pourraient prendre le départ de la Transat Jacques Vabre au Havre le 26 octobre prochain. Mais c’est un article du journal Le Télégramme le confirmant qui a mis le feu aux poudres.
Dans la foulée, la classe Imoca a adressé un courrier à l’organisation de la course via son avocat Jean Charles Scale. « Ma cliente, l’association IMOCA, a été informée que vous auriez, semble-t-il, reçu une demande pour que les voiliers de la Classe Ultime puissent participer à la prochaine édition de la « Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre » alors même qu’ils ne figurent pas dans les classes éligibles visées à l’article 6.1.1 de l’avis de course daté du 13 février 2023. (…). Or, toute modification de l’avis de course initial dans le sens de l’intégration des voiliers de la Classe Ultime à la Transat Jacques Vabre 2023 entrainerait nécessairement un préjudice financier certain pour les concurrents membres de l’IMOCA inscrits compte tenu de l’impact médiatique substantiel qu’engendrerait la participation contestée des 3 ou 4 « Ultimes ». Par conséquent, je tiens à vous informer que toute modification de l’avis de course initial publié dans le sens précité serait constitutive d’une violation de l’article II.2.2 3ème paragraphe du Règlement Sportif de la FFVoile et serait susceptible d’entrainer un recours de la part des concurrents de la Classe IMOCA qui estimeraient subir un préjudice du chef de l’intégration de la Classe Ultime dans cette compétition ».
Autrement dit, l’avis de course ne prévoyant pas la classe Ultime sur la ligne de départ de la course, les concurrents et la classe sont dans la possibilité de se retourner juridiquement contre l’organisation de la Jacques Vabre en cas de préjudice. Et le préjudice est réel dans ce cas si l’on en croit les intéressés. « Le grand truc de notre président Antoine Mermod c’est de dire que nous ne sommes pas là pour jouer les porte-gourdes de la classe Ultime, explique un coureur. Les Ultimes vont arriver à 4, nous serons pas loin de 40 Imoca, et les Ultimes vont cannibaliser 90% des retombées de la course ». Ce courrier est la face visible d’un vieux conflit entre les deux classes : les coureurs de l’Imoca voient d’un mauvais œil leurs grands frères à trois coques qui leur volent la vedette lors des courses multi-classes et ils n’ont pas goûté en 2018 la hausse drastique des primes d’assurance suite au naufrage du trimaran Banque Populaire.