Météo Transat Paprec : bulletin METEO CONSULT du jour

Situation générale
Ce mardi, dépression relative 1015 hPa centrée par 23°N et 62°W avec de faibles conditions de vent dans les parages de la dépression et un vent d’est à sud-est faible à modéré en bordure Est de la molle dépressionnaire.
Mercredi, flux d’est à sud-est irrégulier et instable en marge d’une zone de molle dépressionnaire à 1013 hPa située à l’ouest du 65° de longitude ouest.
Jeudi, toujours un flux d’est à sud-est instable et orageux en marge de la molle dépressionnaire à 1014 hPa positionnée à 27°N et 67°W avec des conditions de vent anarchiques.
Conditions météo en mer pour la Transat Paprec
Ce mardi matin à 7 heures, quasiment l’ensemble de la flotte est entrée dans une zone de molle dépressionnaire qui risque de donner aux marins du fil à retordre pour les prochaines 48h au moins. La flotte s’est resserrée dans ce contexte météo, avec les retardataires qui ont pu rattraper un peu leur retard en se regroupant tous par devant. Il risque donc d’y avoir peu d’écart au classement final, avec les 12 premiers duos se tenant à moins de 50 milles seulement. Seul le duo Ellie Driver/Oliver Hill sur Women Engineering Society est à plus de 270 milles de la tête de course ayant toujours bien décroché. Si l’ensemble du groupe est bien regroupé, on observe quand même des différences de position en latéral puisque certains ont opté pour une route nord pour garder le plus de vent possible, quitte à rallonger la route. D’autres ont opté pour une route sud pour tenter un échappatoire vers le sud de la zone de molle. Enfin, certains naviguent sur une route médiane, proche de la route directe mais avec le risque d’avoir un vent faible et irrégulier plus longtemps. Le classement continue de bouger au fil de la course mais les partisans d’une route nord restent légèrement aux avants postes. Ce mardi matin, c’est toujours le duo Alexis Thomas/Pauline Courtois sur Wings of the Ocean qui tenait les commandes de la course suivis de près par Cindy Brin/Thomas André sur Cap Saint-Barth à 4 milles derrière. La 3ème place revenait au duo Charlotte Yven/Hugo Dhallenne sur Skipper MACIF à 9 milles du duo de tête tandis que Quentin Vlamynck/Audrey Ogereau sur les Etoiles Filantes était en 4ème position à seulement 10 milles des leaders. Ils sont donc pour la plupart dans un mouchoir de poche et pourront profiter par moment d’un peu plus d’air temporairement dans cette molle, entre deux situations de pétole.
Mardi 6 mai
Ce mardi risque d’être une longue et éprouvante journée pour nos 17 duos qui n’auront d’autre choix que de traverser la zone de molle dépressionnaire bien étalée près des Antilles avec des vents faibles et très irréguliers en direction. Le vent oscillera entre l’est et le sud-est entre 5 et 8 noeuds avec un risque de se retrouver dans des trous d’air. Une situation qui mettra les nerfs de nos marins à rude épreuve. Certains risquent de se retrouver temporairement dans la pétole, scotchés sur l’eau pendant que d’autres profiteront de risées qui leur permettront de progresser. Cette situation météo risque donc fort de rebattre les cartes avec un classement qui sera forcément chamboulé, tant la flotte est resserrée sur quelques milles seulement. Cette panne d’alizé à 2-3 jours de l’arrivée contrariera nos marins qui devront travailler d’arrache-pied les fichiers météo pour tenter de trouver une porte de sortie de cette zone de vent erratique, sachant que ces conditions météo sont très difficiles à prévoir, entre les grains et les zones de trou d’air. Les partisans d’une route médiane poursuivent sur une route la plus courte possible pour rejoindre Saint-Barth mais cette option est périlleuse car le risque de pétole est plus important sur cette option de route. Deux autres options se profilent, une route plus au nord pour essayer ensuite de se rabattre vers Saint-Barthélemy en sud-ouest et ainsi essayer de garder un peu d’air. L’autre option est celle de prendre une route sud en contournant la route directe bâbord amure et prier pour retrouver un peu d’alizés. La fin de cette course s’annonce donc rocambolesque pour nos skippers.
Mercredi 7 mai
Les conditions de vent devraient s’améliorer un peu ce mercredi avec un vent qui reprendra un peu de vigueur pour souffler entre 8 et 12 noeuds, mais il restera très irrégulier en force et en direction. Il oscillera entre l’est-sud-est et le sud-sud-est avec de nombreux réglages de voile et manoeuvres à effectuer. Les vitesses de progression des marins risquent de beaucoup varier selon leur position sur le plan d’eau si bien qu’il est impossible à dire quelle sera l’option de route gagnant étant donné les conditions de vent très irrégulières qui s’annoncent, à l’approche de l’arc antillais. Une route plus nord semble être une bonne option selon certains modèles, avec un vent légèrement plus régulier, mais là encore il peut y avoir des surprises dans cette situation de molle. Certains skippers se retrouveront encore dans la pétole, où par moment ils pourraient ne plus avancer du tout. Il faudra néanmoins restés concentrés avec le passage de plusieurs grains dans cette situation instable et orageuse. D’autres pourront profiter d’un peu plus d’air. Le paramètre « chance » rentre donc en compte dans ces dernières heures de course.
Jeudi 8 mai
Les marins continueront leur descente vers Saint-Barth dans des conditions de vent à nouveau compliquées. L’alizé ne sera pas décidé à reprendre du service avec un vent d’est à sud-est toujours aussi irrégulier qui mollira à nouveau au cours de cette journée de jeudi, si bien qu’en moyenne, certains modèles voient cet alizé tomber à seulement 5 noeuds par moments. Les duos progresseront au ralenti, certains profitant de conditions de vent un peu plus favorables que les autres en fonction de leur position sur le plan d’eau. Le classement continuera de bouger et avec ce vent trop faible, les premiers marins ne sont attendues que dans la journée de vendredi sur la ligne d’arrivée, après que certains modèles voyaient une arrivée plus précoce ce jeudi soir. Cette situation météo complexe avec ces vents erratiques rendent difficile d’estimer avec précision l’heure d’arrivée (ETA) des premiers skippers. Il faudra encore un peu patienter pour préciser l’ETA. Le suspense restera de mise jusqu’au bout puisque nos skippers devraient tous arriver dans un mouchoir de poche, sur une tranche probablement de 5-6 heures d’écart seulement.
Vendredi 9 mai
Vendredi, ce sera à priori la journée ultime de course pour la flotte avec une arrivée attendue au cours de ces 24h. Les conditions météo pourraient légèrement s’améliorer pour ces dernières heures de course, avec une molle qui pourrait progressivement se résorber, laissant la place à plus d’air et de flux. Le régime d’alizés devrait ainsi reprendre, avec une dernière ligne droite palpitante pour nos skippers, qui verront la ligne d’arrivée se rapprocher de plus en plus rapidement. Une dizaine de noeuds en régime d’est pourrait accompagner nos marins jusqu’à la fin attendue en fin de journée de ce vendredi heure française.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site https://marine.meteoconsult.fr
Cyrille Duchesne, météorologue La Chaîne Météo / METEO CONSULT