Lacs Champlain et Tahoe, lieux de croisières insoupçonnées
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A une centaine de kilomètres au Sud de Montréal, le lac Champlain s’étend sur plus de 1200 km², seuls les célèbres cinq grands le dépassent en superficie. Tout en longueur (210 km ou 113 milles nautiques), il a la tête au Québec, et porte d’ailleurs le nom de l’explorateur français, Samuel de Champlain, fondateur de la belle province. Mais ses deux jambes sont bien ancrées en territoire Etatsunien, à l’Est dans l’état du Vermont, à l’Ouest dans celui de New York. Si l’hiver sa surface est gelée, de mai à fin octobre les conditions climatiques sont tout à fait favorables à la navigation. Ses eaux aux pieds des Appalaches, révèlent quelques 70 îles et des rives bucoliques. Pas de grosse industrie en vue en effet, mais de petits ports de pêche, des élevages laitiers et des vergers. Tirer des bords dans un parc naturel tel celui de Cumberland Bay est une expérience assez unique.
Des escales actives
L’environnement de ce lac en eaux profondes (122 mètres), est exceptionnel, et chaque escale révèle de nouvelles surprises. Au Nord-Ouest, autour de la ville de Plattsburgh, la côte Adirondack fera le bonheur des randonneurs, des amateurs d’histoire et… de vin ! Rive opposée, c’est le marché de Burlington qui ravira les gastronomes. Entouré de 630 kilomètres de pistes cyclables, des loueurs sont présents un peu partout, permettant d’envisager une journée d’excursion à vélo. Les marins les plus patients n’oublieront surtout pas leur matériel de pêche, car le lac est un repère pour plus de 80 espèces. Plus surprenant, le lac Champlain accueille aussi les plongeurs. En effet, la douceur et la fraîcheur de ses eaux ont particulièrement bien conservé les épaves des neufs bateaux qui y ont fait naufrage ces trois derniers siècles. C’est une expérience vraiment exceptionnelle repérée sur le site de Dream Yacht Charter, qui possède une base de location à Burlington dans le Vermont.
Jeter l’ancre à flanc de montagne
En matière de navigation, la simplicité est de mise, avec cependant quelques particularités. S’il n’y a pas de marée, attention cependant, la hauteur d’eau peut varier de deux mètres d’une saison à l’autre. Encadré de massifs montagneux le vent est le plus souvent stable en direction, et majoritairement orienté de secteur Sud. Mais pour la même raison, sa puissance peut très brutalement varier, passant de force 2 à force 5 en moins de cinq minutes, sans aucun signe avant-coureur. Pas de longue houle océanique non plus, mais quand le vent se lève, les conditions peuvent devenir inconfortables, et sur 200 km, les vagues ont le temps de prendre de l’ampleur. Toujours du fait de la géologie environnante, les rives de ce lac creusé par les glaciers sont très abruptes, ce qui est à prendre en compte au moment de jeter l’ancre. Il n’est pas rare d’avoir 30 mètres de fond à seulement 10 mètres de la rive. De longues aussières à porter à terre comme on le fait dans les calanques ou dans les fjords, sont donc parfois nécessaires. Dernier détail pratique, les holding tanks sont obligatoires pour les toilettes, et il est bien sûr strictement interdit de les vidanger dans le lac. La plupart des marinas sont équipées de stations de vidange adéquates, le plus souvent gratuitement qui plus est.
Naviguer en altitude
À l’opposé des Etats-Unis, 300 kilomètres au Nord-Est de San Francisco, le lac Tahoe est lui aussi une frontière, mais seulement entre deux états cette fois, la Californie et le Nevada. C’est presque un lac de haute montagne puisqu’à 1 900 mètres d’altitude. La température y est forcément un peu plus fraîche que sur la côte californienne, mais le temps y est tout aussi magnifique avec 75% de jours ensoleillés par an. Pourtant ce sont surtout ses eaux cristallines, pures à 99.9% au même titre que l’eau minérale en bouteille, qui font sa réputation. Les couleurs du lac au mouillage n’ont parfois rien à envier à la Polynésie, mais on y est entouré de montagnes. Louer un bateau sur place est bien sûr la meilleure solution pour s’offrir une croisière en altitude, et les villes qui brodent ses 500 km² de surface abritent plusieurs loueurs. L’air y étant aussi pur que l’eau, la parfaite visibilité est ce qui surprend en premier lorsque l’on vient de la mer. La bise de Sud-Ouest prédominante ne monte dans les aigus qu’une fois renforcé par le thermique de l’après-midi. Des vents catabatiques descendus des montagnes peuvent alors s’abattre en violentes rafales sur les mouillages. Emerald Bay et Fannette Island sont parmi les sites incontournables du lac Tahoe, canards et oies prospérant dans ce parc naturel. Mais n’espérez pas vous y retrouver seuls au mouillage, l’endroit est connu. En journée, une multitude d’embarcations en tous genres, parfois malheureusement motorisées l’envahissent. Heureusement, en fin d’après-midi, ce lieu magique retrouve tout son calme. Penser à frapper une ligne d’orin sur son ancre est en tous cas fortement conseillé, car de nombreux troncs d’arbres jonchant les fonds, il n’est pas rare de voir les ancres s’y coincer.
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