Une semaine sur la côte est de Fuerteventura, entre lave, sable et océan
Sur la côte est, le paysage raconte aussi une autre histoire, plus récente. Depuis plusieurs années, les vents dominants transportent des particules de sable venues tout droit du Sahara. Petit à petit, ce sable s’est déposé sur certaines zones de l’île, transformant peu à peu les reliefs. Des montagnes autrefois d’un marron profond apparaissent aujourd’hui recouvertes d’une fine couche claire. Le phénomène est encore plus visible sur les plages. Là où le sable volcanique noir dominait, on trouve désormais un sable blanc et fin, presque désertique. Le contraste avec l’océan est saisissant. La beauté de Fuerteventura n’a pas disparu avec le temps, elle a simplement évolué, offrant un visage différent de celui que connaissaient les voyageurs d’il y a vingt ou trente ans.
Un climat qui façonne le quotidien
Le climat fait partie intégrante de l’expérience sur la côte est de Fuerteventura. Ici, les températures restent agréables toute l’année. La chaleur n’est jamais écrasante et l’air est constamment rafraîchi par une brise légère. Le vent est présent, mais rarement excessif. Ce climat équilibré rappelle celui de l’ensemble des îles Canaries et explique en grande partie l’explosion du tourisme à partir des années 1980. Fuerteventura est devenue une destination recherchée pour sa météo stable et prévisible, idéale pour les séjours en toute saison.
Pour autant, l’île a choisi une voie différente de celle d’autres destinations très touristiques. Les autorités espagnoles ont décidé de mettre un frein strict au développement hôtelier. Il est désormais interdit de construire de nouveaux hôtels sur l’île. Le nombre d’établissements existants est figé, et le restera dans les années à venir. Cette décision radicale a mis un terme à de nombreux projets immobiliers. En circulant sur l’île, notamment en voiture, on aperçoit parfois des bâtiments en béton laissés à l’état brut, jamais achevés, souvent situés dans des endroits offrant des vues spectaculaires sur l’océan. Ces structures abandonnées témoignent d’un tournant majeur dans la politique locale. La priorité est désormais donnée à la préservation des paysages et de l’environnement, tout en maintenant une offre touristique maîtrisée.
Une île dépendante de l’océan
Fuerteventura est une île sèche, dépourvue de sources naturelles d’eau potable. Toute l’eau utilisée sur l’île provient directement de la mer. Elle est dessalée avant d’être distribuée dans les hôtels, les habitations et les infrastructures touristiques. Cette réalité se ressent dans le quotidien. L’eau du robinet est utilisable pour les usages courants, mais il est recommandé de privilégier l’eau en bouteille pour la consommation. Ce détail, souvent méconnu, rappelle à quel point l’île est étroitement liée à l’océan et dépendante de son environnement naturel.
Un séjour à la carte, entre repos et sensations
La côte est de Fuerteventura permet de composer un séjour sur mesure. Farniente total, vacances sportives ou savant mélange des deux, tout est possible. L’île est reconnue comme l’un des hauts lieux européens des sports nautiques, attirant chaque année des passionnés venus du monde entier.
La playa de Sotavento incarne parfaitement cette réputation. Ce vaste espace de sable, structuré par des bancs naturels et une lagune peu profonde, offre des conditions idéales pour le kitesurf et le wingsurf. Le vent y est régulier, l’eau peu profonde sur de longues distances, ce qui permet une pratique en toute sécurité. Le spectacle est permanent. Les ailes colorées dessinent des trajectoires au-dessus de l’eau turquoise, dans un décor quasi désertique.
Le surf occupe également une place importante sur la côte est. À Playa del Matorral, l’espace semble infini. Cette immense plage s’étire sur plusieurs kilomètres et accueille aussi bien des surfeurs locaux que des vacanciers venus profiter de l’Atlantique. L’ambiance y est détendue, sans pression, chacun trouvant naturellement sa place sur le sable ou à l’eau.
Au-delà du surf et du kite, l’île permet de s’initier ou de pratiquer d’autres activités nautiques. Voile en catamaran, paddle, kayak, optimist pour les plus jeunes... L’océan est accessible sous de multiples formes, toujours dans un cadre naturel impressionnant.
Il faut aussi savoir qu’une importante communauté naturiste est présente sur l’île et que de nombreuses plages sont partagées. Si cette pratique ne fait pas partie de vos habitudes, mieux vaut simplement en être conscient avant de s’installer sur le sable. Cela fait partie du quotidien à Fuerteventura et ne surprend finalement plus grand monde sur place.
Découvrir les fonds marins et s’évader ailleurs
Pour les amateurs de snorkeling et de plongée, une excursion vers l’île de Lobos s’impose presque naturellement. Située au nord de Fuerteventura, cette petite île protégée est accessible depuis Corralejo après quelques minutes de traversée en bateau. À la journée, elle offre un tout autre rythme. Les eaux y sont limpides, les fonds marins riches, et l’atmosphère beaucoup plus sauvage. C’est une parenthèse idéale pour découvrir une autre facette de l’archipel.
Depuis Corralejo, il est également possible de rejoindre Lanzarote en bateau. Environ une heure de navigation suffit pour changer totalement de décor. Les paysages volcaniques y sont différents, plus structurés, plus spectaculaires encore par endroits. Passer la journée sur cette île voisine permet de varier les expériences tout en retrouvant le confort de son hébergement à Fuerteventura le soir même.
Une île qui laisse une empreinte durable
La côte est de Fuerteventura ne cherche pas à impressionner par le luxe ou l’exubérance. Elle séduit par son authenticité minérale, ses contrastes et son rapport direct aux éléments. Ici, le feu, le sable, le vent et l’océan dictent le rythme. Le séjour ne se résume pas à une succession d’activités, mais à une immersion progressive dans un paysage en perpétuelle évolution. Fuerteventura se découvre lentement, au fil des routes, des plages et des lumières changeantes. Une île qui ne s’oublie pas et qui, une fois quittée, donne souvent envie de revenir.
Et avant de partir, pensez à consulter les prévisions météo sur La Chaîne Météo Voyage et à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine.





