Le groupe pétrolier britannique BP a annoncé jeudi dans un communiqué qu'il verserait 4,5 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) d'amende aux Etats-Unis pour la marée noire qui a touché le golfe du Mexique en 2010.
Cet accord inclut le versement de près de 1,3 milliard de dollars (1 milliard d'euros) d'amende penale, dépassant ainsi le record de la plus forte amende jamais payée aux Etats-Unis qui revenait aux laboratoires pharmaceutiques Pfizer, obligés de payer 1,2 milliard (900 millions d'euros) en 2009.
Le groupe devra également verser près de 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) à la Fondation nationale de la pêche et de la conservation de la faune et de la flore, 350 millions de dollars (273 millions d'euros) à l'Académie nationale des sciences et près de 500 millions de dollars (391 millions d'euros) à l'autorité américaine de la réglementation et des marchés financiers (Security and Exchange Commision).
"Nous croyons que cet accord (a été trouvé) dans le meilleur des intérêts de BP et de ses actionnaires", a déclaré le président de la multinationale Carl-Henric Svanberg. "Il supprime deux risques légaux importants et permet à la compagnie de se défendre face aux plaintes civiles".
En mars dernier, BP a conclu un accord à l'amiable avec plus de 100.000 pêcheurs ayant perdu leur travail, employés de nettoyage tombés malade et autres victimes privées de la marée noire. Cet arrangement ne prévoit pas de plafond pour l'indemnisation des victimes, mais la firme BP a estimé qu'elle devrait verser environ 7,8 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) aux plaignants.
Dans la nuit du 20 avril 2010, la plate-forme Deepwater Horizon appartenant à Transocean et située à 80km de la Louisiane avait été frappée par une explosion et un incendie lors d'un forage pour le compte de BP. L'installation avait fini par basculer dans la mer deux jours plus tard, endommageant le puits situé à 1.500m de profondeur. En 85 jours, près de 780 millions de litres de pétrole se sont déversés dans le golfe du Mexique, soit 19 fois plus que lors du naufrage du pétrolier "Exxon Valdez" au large de l'Alaska en 1989.