L'UNESCO organise ce mardi et mercredi une grande simulation d'alerte au tsunami en mer Méditerranée et dans l'océan Atlantique, à laquelle participera notamment le Centre National d'alerte aux tsunamis (CENALT) pour la France.
Ce test sera le premier du genre, depuis la création du Système d'alerte aux tsunamis dans l'Atlantique du nord-est, la méditerranée et les mers adjacentes (NEAMTWS), supervisé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO et mis en place en novembre 2005. Il vise à "s'assurer du bon fonctionnement des flux de communication entre les différents organismes impliqués dans ce type de catastrophe naturelle", explique l'UNESCO dans un communiqué.
Voici le scénario de la simulation à laquelle participera la France: mardi , un séisme de magnitude 7,5 se déclenche au large des côtes algériennes, et provoque la naissance d'un tsunami de faible amplitude ; en à peine une heure, une vague d'environ un mètre de haut atteint la Côte d'Azur. "C'est un scénario plausible, étant donné l'activité sismique dans cette zone", a expliqué François Schindelé, expert en tsunamis au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), et coordonnateur de ce projet.
Concrètement, un message d'alerte sera transmis au CENALT environ quinze minutes après le séisme fictif, contenant de nombreuses données sur l'événement: latitude, longitude, profondeur, heures d'arrivées théoriques sur les côtes, niveau d'alerte. Ensuite, le CENALT devra traiter ces informations le plus rapidement possible et transmettre un rapport au COGIC, la division du ministère de l'Intérieur qui gère les crises touchant à la sécurité civile.
Après le test, la réactivité des centres nationaux engagés sera analysée, ainsi que la rapidité dans la transmission de l'information. Le système d'alerte, qui existe depuis longtemps dans l'océan Pacifique, en est à ses balbutiements en Méditerranée, où le risque n'est pourtant pas inexistant.
"Il y a un vrai risque de tsunami dans la partie ouest de la méditerranée, et les gens ne sont pas suffisamment informés", a confirmé à Sipa Francesca Santoro, membre de l'unité "tsunami" de l'UNESCO. "Sur la Côte d'Azur, par exemple, les plages sont occupées pendant de longues périodes et une montée des eaux, même faible, peut provoquer des emportements. Il faut donc informer les gens, et réagir très vite si une vague arrive vers le littoral. Cette simulation nous permet d'aller vers plus d'efficacité."
"Même si le risque en mer Méditerranée est très éloigné de ce que l'on observe dans le Pacifique par exemple, avec des vagues géantes, il peut tout de même y avoir des dégâts et il faut s'y préparer", ajoute François Schindelé, du CEA.
Un deuxième test doit avoir lieu simultanément dans l'Atlantique du nord-est, avec un séisme fictif au large du Portugal. Ce scénario correspond à un fait historique réel: en 1755, la ville de Lisbonne a été presque entièrement détruite par une vague provoquée par un tremblement de terre au niveau de la faille Açores-Gibraltar.