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A 5 jours du départ de l'étape-reine de la Panerai Transat Classique 2012 entre Cascais et La Barbade, les concurrents travaillent d'arrache-pied à la préparation de leurs coursiers.
Trois bateaux reposent même sur la zone technique du port pour de petites interventions sur les coques : inspection des bordés sur Valteam, vieille dame de 40 tonnes, brin de toilette pour Cipango, le Taillefer de 1966, et pour Gweneven, aux lignes signées Olin Stephens. Si le soleil a refait son apparition, les grains continuent cependant de se succéder, faisant alterner travaux d'extérieur et d'intérieur. Terriens pour encore quelques jours, les marins sont déjà dans la course, même si les ambitions diffèrent entre chaque équipage. Première rencontre avec les concurrents.
Avec 13 voiliers sur la ligne de départ, la flotte de la Panerai Transat Classique 2012 offre un formidable panorama de l'architecture navale avec 11 architectes représentés. Seuls Dick Carter et Olin Stephens comptent deux de leurs créations parmi les participants : Corto et Persephone pour le premier, Gweneven et St Christopher pour le deuxième. La paternité de ce dernier voilier peut aussi être partagée puisque, si les plans sont bien signés Sparkman & Stephens, ils ont été dessinés par l'Argentin German Frers alors salarié du célèbre cabinet. Sur la liste se trouvent aussi des Italiens avec Renato Levi, pour Valteam, et Vincenzo Beltrami pour White Dolphin, le Hollandais Frans Maas avec Cipango, l'Ecossais Alfred Mylne avec The Blue Peter doyen de la course du haut de ses 82 ans, les Anglais Nigel Irens, avec Artaius, et David Simmonds, avec Gimcrack, et les Français Henri Dervin, avec Croix des Gardes et Daniel Bombigher, avec Marie des Isles.
La qualité des équipages embarqués dans cette aventure hors-norme – 3 300 milles de course sur des voiliers classiques – démontre le sérieux avec lequel chaque bateau s'est préparé pour aborder cette épreuve. Outre les marins reconnus de l'équipage de Corto, il faut rappeler la présence de Pierre Follenfant, sur le Tina Persephone, à Yves Lambert, vainqueur de l'étape Douarnenez-Cascais, et de Jacques Caraës sur Red Hackle, puissant plan Germa Frers. Ces deux navigateurs cumulent une quantité impressionnante de traversées océaniques et même de tours du monde, sur les voiliers les plus rapides de la planète. Il faut aussi compter sur l'équipage de The Blue Peter, emmené par Mathew Barker, qui rassemblent des régatiers aguerris et habitués du circuit classique de Méditerranée, et sur celui de White Dolphin, vainqueur de l'étape Saint Tropez-Cascais, déterminé à mener la vie rude à ses adversaires. À bord de Valteam, la stature imposante de Jacques Levasseur, dit « Grand Jacques », le seul marin déjà présent en 2008 pour la première édition de la Transat Classique et vainqueur de l'étape Agadir-St Barth comme second sur le légendaire ketch noir d'Eric Tabarly, Pen Duick VI. Avec son équipage réuni autour de l'armateur, Laurent Renoul, il vise un doublé sur ce parcours océanique. Il ne faut pas, enfin, sous-estimer les ambitions et les compétences des navigateurs de Gweneven, motivés autour d'Oren Nataf, jeune armateur de ce beau Swan 38, et de ceux de Cipango, le Taillefer de Maurice Benzaquen.