Le Canadien Paul Watson, surnommé le «pirate écolo», affirme se trouver à bord d'un navire de l'ONG Sea Shepherd après avoir échappé à la justice allemande, et faire cap vers l'Antarctique pour harceler les baleiniers japonais dans l'océan Austral.
«Je foule à nouveau le pont du Steve Irwin», un des navires de la flotte de Sea Shepherd («Berger de la Mer») engagée dans le Pacifique sud, s'est réjoui Watson tard mardi soir sur le site de l'ONG. «J'ai un équipage formidable et notre bateau fait route vers l'Antarctique», a-t-il dit.
Le Steve Irwin a quitté Melbourne le 5 novembre pour prendre la tête de la 9ème campagne de l'association, la plus ambitieuse de son histoire, avec quatre navires - dont le Brigitte Bardot - un hélicoptère, trois drones et une centaine de personnes engagées.
La campagne avait démarré plus tôt, officiellement parce que les militants avaient indiqué vouloir perturber les baleiniers dans le Pacifique nord, au large du Japon, plutôt que de les attendre dans les eaux de l'Antarctique.
«Apparemment ils nous ont crus», a ironisé Paul Watson. «Evidemment nous n'avons jamais eu l'intention de faire route vers le nord. Nous les attendons dans le sud, avant qu'ils atteignent le sanctuaire des baleines dans l'océan Austral».
Recherché par le Costa-Rica, où il est accusé d'avoir mis en danger un équipage lors d'une opération contre la chasse aux requins en 2002, Paul Watson, 61 ans, fondateur de l'organisation Sea Sheperd, avait été arrêté à l'aéroport de Francfort le 13 mai. Il s'était enfui en dépit d'une assignation à résidence.
Watson a expliqué avoir mis quatre mois pour rejoindre l'Australie en traversant «deux océans et un nombre incalculable de rivières, franchissant trois chaînes de montagne, un désert, des lacs et des dizaines de villes».
Officiellement, les activités de la flotte nippone dans l'Antarctique sont destinées à la «recherche scientifique», une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale qui interdit la chasse commerciale au cétacé depuis 1986.
Les autorités japonaises affirment que cette pêche fait partie intégrante de la culture nippone, sans cacher que la viande de baleine termine sur les étals.
En 2011, le Japon avait néanmoins été contraint d'interrompre prématurément sa campagne de pêche à cause du harcèlement des militants écologistes, après avoir capturé seulement 172 baleines, soit un cinquième de leur objectif.