Le ministre des Transports a justifié le redéploiement de l'Abeille Languedoc du golfe de Gascogne vers le Pas-de-Calais en raison du "faible taux d'utilisation" du remorqueur, dans une réponse à la question écrite du député de Charente Maritime Olivier Falorni qui évoquait une "décision dangereuse" prise "au détriment de la sécurité".
Le redéploiement du remorqueur vers l'un des détroits les "plus fréquentés au monde", également contesté par plusieurs associations de défense de l'environnement, avait été décidé après le désengagement du gouvernement britannique dans la surveillance des côtes et le départ du remorqueur Anglian Monarch, cofinancé avec la France.
"Le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage Abeille Bourbon, basé à Brest et pré positionné près d'Ouessant, ne saurait à lui seul assister des navires dans la large zone du golfe de Gascogne et laisser la seule responsabilité à l'Espagne d'intervenir. Une telle décision est dangereuse et prise au détriment de la sécurité dans le golfe de Gascogne", a plaidé le député Falorni mettant en avant les "catastrophes de l'Erika et du Prestige".
"Le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage abeille Bourbon, (..) a un rayon d'action et des caractéristiques largement supérieures à l'abeille Languedoc qui le conduiraient à assister naturellement des navires en difficulté dans cette zone", a répondu le ministre.
"Ce navire d'une capacité de remorquage de 200 tonnes a une vitesse de croisière de 20 nœuds, à comparer à la vitesse moyenne de 3 nœuds d'un navire en avarie moteur. L'analyse des accidents de la navigation maritime survenus dans les eaux françaises ces dernières décennies aboutit à la conclusion que les zones les plus accidentogènes sont les zones de resserrement du trafic près des côtes, en Manche et mer du Nord, aux abords de l'île d'Ouessant et du Cap Finisterre espagnol", a-t-il ajouté.
"C'est donc dans ces zones que doivent se concentrer prioritairement nos moyens d'intervention dont le but premier est de maintenir les navires en difficultés aussi loin des côtes que possible", a conclu le ministre.