Plus de 400 techniciens, ingénieurs et plongeurs de hauts fonds du monde entier s'affairent sur le gigantesque chantier du Concordia, le paquebot de croisière échoué depuis un an près des côtes italiennes, que le consortium Titan Micoperi a fait le pari de renflouer et d'évacuer d'ici à septembre.
"C'est un projet unique au monde, jamais réalisé auparavant. On a tout fait en même temps, la conception et l'ingénierie", explique Franco Porcellacchia, vice-président du groupe Costa et directeur du projet de retrait de l'épave lancé en mai dernier, cinq mois après le naufrage, survenu le 13 janvier 2012 au large de l'île du Giglio (Toscane) et qui a fait 32 morts.
"Nous comptons une vingtaine de nationalités, nous avons fait appel aux meilleurs talents dans chaque domaine", souligne M. Porcellacchia.
Les plongeurs descendent 24 heures sur 24 autour de l'épave pour encercler la coque avec d'énormes filins d'acier ou poser des sacs de ciment sous le bateau.
"Ils plongent entre 30 et 50 mètres de profondeur", explique sur un ton admiratif M. Porcellacchia, en soulignant que toutes les équipes qui montent sur le bateau sont aussi formées à l'escalade pour pouvoir descendre en rappel sur la coque et y procéder à des soudures ou des réparations.
Le navire "qui est actuellement incliné à 60 degrés devra être remis en position verticale en l'appuyant sur un fond artificiel", constitué par une série de sacs de ciments géants que les plongeurs disposent depuis des mois sous le Concordia, et par une plateforme, souligne M. Porcellacchia.
L'objectif est de redresser le paquebot de plus de 110.000 tonnes en le tirant à l'aide d'énormes câbles d'acier puis de le faire flotter de nouveau, mais très progressivement.
Nick Sloane, un Sud-Africain spécialiste du renflouement de navires et chargé du projet pour l'américain Titan, explique: "il faudra environ six heures pour que le Concordia retrouve sa position verticale et ensuite six semaines pour le refaire flotter. Nous aurons une équipe de 20 techniciens pour surveiller le mouvement de l'eau et au moment du renflouement, nous aurons cinq ou six personnes sur le bateau pour actionner les compresseurs et surveiller le processus".
Le cahier des charges initial de Costa, qui subit aussi la pression des autorités italiennes et des habitants de l'île, prévoyait un enlèvement de l'épave en février.
Désormais, le scénario le plus probable est celui d'un redressement du navire début juillet et d'un remorquage du Concordia, loin du Giglio, au mois de septembre.