Le préfet de la Vendée Bernard Schmeltz a déclaré ce vendredi d'utilité publique l'expropriation des maisons exposées au risque de submersion marine de La Faute et l'Aiguillon-sur-mer, durement touchées par la tempête Xynthia le 28 février 2010.
Les opposants à ces expropriations, dont une majorité habite à l'Aiguillon-sur-mer, ont dores et déjà indiqué qu'ils contesteraient les expropriations en justice.
29 personnes avaient trouvé la mort à La Faute-sur-mer lors du passage de la tempête Xynthia, pour la plupart noyées dans leurs maisons submergées par les eaux.
Après une longue procédure à l'amiable, l'Etat a racheté 688 maisons sur ces deux communes en vue de les détruire. A La Faute-sur-Mer, les quartiers où avaient été retrouvées la plupart des victimes ont été presque totalement rasés.
Mais il reste encore dix maisons à La Faute-sur-mer et 93 à l'Aiguillon-sur-mer dont les propriétaires ont refusé de céder leur bien, situé sur des zones définies par l'Etat comme étant à risques.
Après la décision du préfet de déclarer d'utilité publique l'expropriation, la justice va être saisie du dossier et la procédure d'expropriation va pouvoir démarrer.
Le débat porte en particulier sur une zone dunaire protégée par des digues, la "Pointe de l'Aiguillon", où l'eau était montée lors de la tempête Xynthia sans faire de victime et où une majorité d'habitations sont des résidences secondaires.
"Il nous reste plus que la justice (...), dans la mesure où il n'y a pas eu de victime, cette décision n'est pas fondée", a déclaré Marie-Christine Baffoux Kays, présidente de l'association des résidants de la pointe de l'Aiguillon-sur-mer.
"Si j'ai pris cette décision, c'est qu'il n'y avait pas d'autre solution parce que nous sommes sur des terrains extrêmement vulnérables", a de son côté souligné le préfet.
La tempête Xynthia a aussi donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire, qui n'est pas encore close, pour "homicide involontaire", "mise en danger de la vie d'autrui", "abstention de combattre un sinistre" et "prise illégale d'intérêt".
Une centaine de personnes et d'associations se sont portées parties civiles dans cette enquête. Outre le maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, deux de ses adjoints, un promoteur immobilier local et un fonctionnaire de l'ancienne Direction départementale de l'Equipement ont été mis en examen dans ce dossier.