Les pêcheurs guyanais ont suspendu depuis une semaine la vente de poisson dans ce département français d'Outre-mer pour protester contre le "pillage" de leurs ressources halieutiques par des opérateurs clandestins, surtout brésiliens.
Les élus locaux, qui ont été reçus mercredi à Paris par le ministre chargé de la Pêche, Frédéric Cuvillier, et de l'Outre-mer, Victorin Lurel, ont insisté sur le principe de souveraineté bafoué par ces activités qui se sont développées depuis une décennie et ont réclamé des aides pour les pêcheurs locaux.
"Il faut sortir de cette situation de crise, le gouvernement a montré sa volonté d'ouvrir des négociations", explique le sénateur-maire de Kourou, Jean-Etienne Antoinette.
Frédéric Cuvillier a réitéré l'engagement de l'Etat pour renforcer les moyens d'action en mer de l'Etat et un émissaire se rendra prochainement en Guyane pour entamer des pourparlers.
"J'ai un bateau qui navigue à terre", ironise un des pêcheurs mobilisés depuis plus d'une semaine.
Outre l'arrêt de la vente de poisson, les pêcheurs ont installé tentes et camions frigorifiques devant le consulat du Brésil et devant celui du consulat du Surinam.
Ce mouvement inédit préoccupe le Brésil.
L'ambassadeur de France à Brasilia s'est rendu à plusieurs reprises au ministère brésilien des Affaires étrangères et l'ambassadeur du Brésil en France a été reçu lundi au Quai d'Orsay, apprend-on de source brésilienne.
Les bateaux clandestins brésiliens représenteraient 60% de la flotte en activité dans les eaux françaises de Guyane.
Les pêcheurs ont reçu l'appui de la fédération des opérateurs miniers de Guyane, qui réclament l'arrêt du pillage des ressources, celle de la terre cette fois, puisqu'il est question de la production d'or.