Julien Bahain, parti le 8 janvier du Maroc pour une traversée de l'Atlantique à la rame en double avec Patrick Favre, ne se fait plus d'illusion sur la tentative de record du monde, "devenu utopique", selon le rameur, joint samedi.
"Le record du monde est devenu utopique. Dans l'absolu, c'est possible si on chope une grosse tempête avec des vents pour. On ne l'aura pas, c'est sûr", a annoncé le médaillé olympique 2008.
"Mais on s'attaque au record de France. On va le pulvériser. Et puis on peut rentrer dans les 10 meilleures performances mondiales jamais réalisées", a-t-il poursuivi.
Le record du monde est de 40 jours 05 heures et 53 minutes, détenu depuis 2003 par les Néo-Zélandais James Fitzgerald et Kevin Biggar.
Le binôme français devrait toucher terre la semaine du 25 février et a priori à La Martinique.
"On a exactement 3 jours de retard sur le record", a précisé Bahain.
Les deux rameurs ont été pénalisés le 31 janvier par une dépression avec des vents contraires qui les a obligés à arrêter de ramer pour la première fois.
Compétiteur dans l'âme, Bahain a fait son deuil du record du monde. Le duo n'a rien changé à son rythme de vie et applique toujours le système des quarts pour ramer en continu (quand l'un rame, l'autre se repose). La pression en moins.
"Je suis passé dans l'acceptation des choses. Ca reste quand même une performance de traverser l'Atlantique".
Bahain, un rameur de 26 ans plusieurs fois médaillé mondial, et Favre, un féru des Transat âgé de 46 ans, se sont associés pour tenter de battre le record du monde en transat en double à la rame.
Favre en est à sa 7e transat alors que Bahain, qui a peur de l'eau, a fait ses débuts de marin.
"Je pense que je ne suis pas marin. Voilà, on m'aura vu une fois sur l'océan! Je ne suis pas quelqu'un de la mer mais plus du froid, des grands espaces. C'est osé de ma part de venir là", a confié l'athlète la semaine dernière, un peu déçu par ce qu'il a vu.
"Je m'attendais à quelque chose de plus beau. Je trouve ça très nature morte".
Après avoir subi la fatigue nerveuse les premières semaines, il sent maintenant que son "corps commence à fatiguer".
"Il faut rester vigilant et commencer à préparer l'arrivée", a-t-il ajouté.