Le procès civil du géant pétrolier BP débute ce lundi à La Nouvelle-Orléans, avec en jeu une amende maximum de 17 milliards de dollars pour "faute lourde", près de trois ans après la plus grande marée noire accidentelle de l'histoire.
BP a déjà réglé le volet pénal de l'affaire en acceptant sa culpabilité et en payant à l'Etat fédéral le montant record de 4,5 milliards de dollars. Il a aussi versé 7,8 milliards de dollars à des particuliers et entreprises affectés par la marée noire.
Mais le gouvernement continue ses poursuites au civil contre la compagnie, qu'il accuse de négligence ayant conduit à la fuite du puits Macondo, à plus de 1.500 mètres de profondeur. L'amende maximale a été fixée à 17 milliards de dollars, soit l'équivalent d'une fois et demi le bénéfice de BP pour l'année 2012.
Le 20 avril 2010, une explosion sur la plateforme Deepwater Horizon, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane dans le Golfe du Mexique, faisait 11 morts et déclenchait une marée noire que BP mettra 87 jours à stopper en cimentant le gisement, à 4.000 mètres sous le fond de la mer.
Les procureurs américains entendent prouver que l'explosion est le fruit d'une "faute lourde" de la part de BP.
Mais "la faute lourde est un seuil très élevé qui, selon BP, ne peut pas être atteint dans cette affaire", a déclaré le directeur juridique, Rupert Bondy, dans un communiqué. "C'est un accident tragique, résultant de plusieurs causes et impliquant de multiples parties".
Parmi les autres "parties" accusées par BP, le groupe suisse de forage pétrolier en haute mer Transocéan, propriétaire de la plateforme Deepwater Horizon, et le sous-traitant américain Halliburton, qui a construit le coffrage en ciment du forage.
Transocéan a plaidé coupable et accepté de payer 1,4 milliard de dollars d'amende lors d'un accord au pénal et au civil.
Hors procès, BP a dépensé environ 14 milliards de dollars pour les opérations de nettoyage et 10 milliards de compensations pour les entreprises, particuliers et autorités locales qui ont accepté de ne pas porter l'affaire devant la justice.
La première phase du procès qui s'ouvre ce lundi dans un tribunal fédéral de La Nouvelle-Orléans se concentrera sur les causes de l'accident et les responsabilités.