Plusieurs associations écologistes ont réclamé le rejet du projet d'extension du port de Guidel (Morbihan) visant à doubler ses capacités d'accueil pour atteindre près de 200 mouillages (bateaux de moins de 10 m), lors de l'enquête publique qui s'est achevée en février.
Le projet, à l'étude depuis l'année 2000 par la communauté d'agglomération du pays de Lorient, inclut notamment le dragage du port, le rejet en mer des sédiments dans l'embouchure de la Laïta, ainsi que la création d'une aire de carénage avec traitement des eaux résiduelles et l'installation d'une base d'accueil pour jet-skis.
L'enquête publique a été conduite à Guidel comme à Clohars-Carnoët (Finistère), le port de plaisance étant partagé entre les deux communes. Si l'avis des commissaires enquêteurs est favorable, le début des travaux (dragage de 40.000 m3) devrait démarrer fin 2013 et s'étaler sur un an et demi.
Les Amis du Pouldu, association environnementaliste, assurent que le projet aura des "conséquences écologiques inévitables", et pointent "la dangerosité de l'embouchure et les aléas imprévisibles de la sédimentologie" liés à la rivière Laïta. Le coût global du projet, "en pleine période de crise pour satisfaire 180 plaisanciers", est également critiqué. L'enveloppe prévisionnelle des services de Cap l'Orient s'élevait à 3,5 M€ HT en 2006.
Le port de Guidel est abrité dans l'estuaire de la Laïta à la frontière entre le Morbihan et le Finistère. Situé dans un environnement naturel préservé, il fait face au petit port du Pouldu, lieu connu pour avoir accueilli des peintres célèbres dont Paul Gaugin. La navigation dans cette zone est soumise aux courants engendrés par les marées ainsi qu'au débit de la rivière et, en conséquence, à d'importants déplacements de bancs de sable.
De son côté, Cap Action Solidarité (CAS), association citoyenne de Clohars Carnoët, rejette l'argument du nombre de demandes de plaisanciers en attente (252 au 31 mars 2011), un demandeur pouvant "s’inscrire sur plusieurs listes dans différents ports" et assure que l'extension aura des "répercussions" sur la qualité des eaux. Quant à la base de jet-skis, "sport particulièrement polluant" elle ne "devrait pas pouvoir avoir droit de cité dans l’environnement remarquable de l’estuaire de la Laïta" qui comprend une "zone d'attente de remontée des poissons migrateurs, dont le saumon", selon CAS.