"Océanomics", un projet scientifique inédit, fruit dans le domaine des recherches fondamentale et appliquée de l'expédition "Tara-océans", première étude planétaire intégrée des écosystèmes planctoniques marins réalisée par la goélette Tara de 2009 et 2012, a été baptisé la semaine dernière à Paris.
Ce projet ambitieux, lauréat il y a un an du programme gouvernemental des "Investissements d'Avenir" dans sa section "Biotechnologies et Bioressources", sera financé jusqu'en 2020, à hauteur de 7 millions d'euros, par l'Agence nationale de la recherche (ANR).
Il est consacré à l'étude biologique et génomique de la moisson des quelque 30.000 échantillons de micro-organismes marins - du virus à la méduse - recueillis pendant 2 ans et demi dans le monde du silence encore trop méconnu des mers du monde, par les marins et chercheurs de "Tara-Océans".
Il engage une centaine de chercheurs et une douzaine de prestigieux laboratoires français et internationaux.
Pour Colomban de Vargas, jeune directeur de recherche du CNRS à la station océanographique de Roscoff et coordinateur d'Océanomics, "la France, avec ce projet, fait une entrée remarquée dans la révolution bleue".
Ce concept scientifique fait référence à la recherche visant à l'application biotechnologique et industrielle potentielle, présente et future, des immenses ressources contenues dans les écosystèmes marins.
"Il y a de 10 à 100 milliards de micro-organismes dans un litre d'eau de mer. C'est une ressource colossale en formes de vie encore inconnues, ainsi qu'en composés bioactifs inexplorés", a-t-il souligné.
Les chercheurs vont cibler leurs travaux - en fonction de leurs futures découvertes fondamentales - sur l'énergie propre (les biocarburants), la pharmacie et la médecine, certaines molécules issues d'organismes microscopiques marins étant déjà à l'oeuvre dans la composition des traitements d'affections cutanées ou de pathologies létales comme le cancer.