Le port de Brest joue résolument la carte des énergies marines renouvelables (EMR), secteur stratégique de première importance selon ses responsables, avec l'aménagement de 36 hectares de polder en base d'assemblage et de montage d'éoliennes pour un coût de 134 millions d'euros.
Les industriels pourraient être accueillis dès octobre 2016 pour l'éolien offshore et en décembre 2017 pour l'éolien flottant, a précisé Jacques Le Norment, en charge de la conduite du projet au Conseil régional, à l'occasion de la Convention internationale des énergies marines renouvelables Thétis qui a lieu actuellement à Brest. La filiale d'EDF "Energies nouvelles" a déjà montré un intérêt pour le pôle brestois, notamment pour la logistique, tout comme STX et Eiffage, ainsi que DCNS pour l'éolien flottant.
"Brest a un positionnement stratégique de première importance sur l'une des routes les plus fréquentées du monde", a expliqué M. Le Norment qui vise également le marché du pays de Galles et plus généralement celui de la partie Ouest de l'Europe.
"Le pays de Galles considère que le port de Brest pourrait être leur base", confirme Dominique Ramard, conseiller régional Bretagne Ecologie délégué à l'énergie. Parmi les atouts du site brestois, un accès direct à la mer, sans écluses ni bassin, et en arrière plan des quais de 350 mètres et 250 mètres de long qui verront le jour, beaucoup d'espace pour la manutention de "colis anormaux" par leur taille et par leur poids que "peu de ports peuvent manager et stocker".
La fuidité logistique constituera l'un des éléments essentiels du projet pour ne pas alourdir la facture transport des industriels, un bateau affecté à ce type de spécialité ayant un coût de 450.000 dollars par jour. Le calendrier prévoit la consultation publique entre juillet et novembre 2012, puis une étude d'impact en octobre 2013. Après 14 mois d'instruction du projet, l'autorisation de construction pourrait intervenir fin 2014 pour de premiers espaces disponibles dès 2015.
Les 36 hectares de polder seront aménagés pour accueillir les bases de montage et d'assemblage des éoliennes (pales et nacelles) ainsi que la construction des fondations des éoliennes posées. Les pré-séries industrielles de l'éolienne flottante Winflo élaborée par DCNS-Nass et Wind, pourraient y être assemblées à partir de 2020.
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