Des défenseurs des droits de l'Homme ont accusé mardi une entreprise pétrolière thaïlandaise de minimiser l'ampleur d'une marée noire qui souille une île touristique du Golfe de Thaïlande et pourrait menacer le continent.
Des centaines de personnes en combinaison blanche et masque de protection, dont des militaires de la Marine, étaient toujours à pied d'oeuvre mardi sur l'île de Samet. Armés de tuyaux et de pelles, ils tentaient de nettoyer Ao Phrao, plage de carte postale il y a encore quelques jours, remplissant des sacs en plastique de sable noir et de pétrole.
L'opérateur PTT Global Chemical, filiale du géant public PTT, s'est montré optimiste concernant les opérations de nettoyage de l'île, qui fait partie du parc national de Khao Laem Ya, dans la province de Rayong, au sud de Bangkok. "Les opération de nettoyage sont terminées à 80%", a déclaré son vice-président Porntep Butniphant. "Nous nous attendons à ce que demain (mercredi), tout soit revenu à la normale à Ao Phrao".
Mais Greenpeace a contesté cette version des événements. "Ce n'est pas vrai que 80% du travail a été fait. Il reste beaucoup de pétrole dans la baie", a assuré Ply Pirom, militant de l'organisation. "Il est décevant que cette entreprise mondiale n'ait aucun plan d'urgence pour faire face à la crise", a-t-il ajouté. L'ONG avait appelé lundi à la fin de l'exploitation pétrolière dans le Golfe.
Certains visiteurs ont déjà écourté leur vacances sur l'île, populaire notamment auprès des résidents de Bangkok qui viennent y passer leurs weekend.
Selon PTT Global Chemical, quelque 50.000 litres de pétrole brut ont été relâchés en mer samedi, à environ 20 kilomètres au large des côtes, lors du transfert de brut depuis un tanker vers l'oléoduc qui alimente une raffinerie de PTT.