La forte mortalité qui frappe les grands dauphins le long de la côte Atlantique des Etats-Unis depuis juillet est due à un virus proche de celui de la rougeole chez les humains, ont indiqué les autorités américaines.
"Désormais nous considérons qu'il s'agit d'une épidémie de morbillivirus", a déclaré Teri Rowles du service des pêches de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) lors d'une conférence de presse téléphonique. "Jusqu'à aujourd'hui, près de 100% (32 sur 33) des dauphins morts analysés sont suspectés d'avoir été infectés ou ont été formellement considérés comme infectés par cet agent pathogène", a-t-elle précisé.
Depuis le 1er juillet, 333 grands dauphins ont été retrouvés morts le long des côtes des Etats de New York à la Caroline du Nord, soit neuf fois plus que l'année dernière. Le plus grand nombre a été enregistré sur les plages de Virginie. Il s'agit de la plus forte mortalité de ces grands dauphins sur la côte atlantique américaine depuis 1987-1988, quand un morbillivirus avait tué 740 de ces cétacés.
"La principale hypothèse dans cette épizootie de morbillivirus, c'est qu'une partie des populations de grands dauphins n'a pas de réponse immunitaire suffisante pour lutter contre ce virus", a dit Stephanie Venn-Watson, de la National Marine Mammal Foundation, lors de cette même conférence de presse. Selon le virologue Jerry Saliki de l'Université de Géorgie (sud-est), "rien n'indique que ce virus peut se transmettre aux humains. Dans de nombreuses parties du monde en Afrique et en Asie, les humains ont été en contact avec différents morbillivirus chez des animaux et il n'y a jamais eu une indication de transmission".