Les actes de piraterie dans le golfe de Guinée, notamment au large du Nigeria, sont en forte augmentation, rapporte le Bureau maritime international (IMB).
Contrairement aux eaux situées au large de la Corne de l'Afrique, en particulier de la Somalie, où les navires croisent désormais avec des gardes armés à bord, de nombreux bateaux doivent jeter l'ancre pour charger leurs cargaisons dans le golfe de Guinée, importante région d'exportation de matières premières. Cela en fait des proies faciles pour les pirates.
"Les pirates, souvent lourdement armés et violents, prennent pour cibles les navires et leurs équipages le long de la côte (du Nigeria), des fleuves, des zones de mouillage, des ports et des eaux environnantes. Dans de nombreux cas, ils saccagent les navires et volent la cargaison, généralement du gazole", souligne l'IMB.
Selon les statistiques de cet organisme, le Nigeria est la principale source de piraterie dans la région, avec 29 attaques recensées au cours des neuf premiers mois de 2013, contre 21 au cours de la même période de 2012.
Il y a eu quatre attaques distinctes au large de la Côte d'Ivoire contre trois en 2012.
Tous les enlèvements de marins recensés dans le monde depuis le début de l'année se sont produits dans le golfe de Guinée, 32 au Nigeria et deux au Togo. Les marins sont en général retenus à terre et détenus dans l'attente du versement d'une rançon.
Dans un autre rapport publié la semaine dernière, la société danoise spécialisée Risk Intelligence estime que 117.000 tonnes de pétrole et dérivés ont été dérobées par des pirates dans le golfe de Guinée depuis 2010, pour un montant total d'environ 100 millions de dollars.
Malgré cette situation en Afrique de l'Ouest, l'IMB affirme que les actes de piraterie dans le monde au cours des neuf premiers mois de l'année n'ont jamais été aussi peu nombreux depuis 2006, notamment en raison du ralentissement de l'activité des pirates somaliens. L'IMB en a compté 188, contre 233 en 2012, et a recensé 266 marins pris en otages, contre 458 l'année dernière.