Une enquête judiciaire ouverte à la suite du naufrage d'un cargo espagnol en février sur les côtes du sud-ouest de la France a conclu à un défaut technique du système de refroidissement du navire et a été classée sans suite.
"Les infractions visées ont été écartées. Le naufrage est dû à une panne électrique qui a provoqué l'arrêt de la machine, lié à un problème de refroidissement," a précisé Anne Kayanakis, procureur de Bayonne, à une correspondante de l'AFP.
Le cargo Luno s'était échoué le 5 février à Anglet, l'approche du port de Bayonne, une avarie moteur l'envoyant dériver dans la tempête sur une digue où il s'est brisé en deux, puis en trois. Ses membres d'équipage avaient été hélitreuillés dans les heures suivantes dans des conditions difficiles, avec des vents atteignant 110 km/h.
Trois infractions étaient visées par l'enquête: l'échouement par négligence ou non-respect des règlements sanitaires (passible de six mois d'emprisonnement et 15.000 euros), la pollution des eaux due à un accident de la mer (800.000 euros) et les blessures involontaires, subies par un marin légèrement blessé (1 an, 15.000 euros).
"Le marin qui a subi une légère blessure lors de l'échouage n'a pas porté plainte, l'enquête n'a pas révélé de défaut de négligence ni de non-respect des règlements maritimes de la part du capitaine, et la pollution des eaux est restée résiduelle", a précisé Mme Kayanakis.
De même, a-t-elle indiqué, une enquête en parallèle de la "Comision permanente de investigacion de accidentes y incidentes maritimos", organisme espagnol équivalent au Bureau enquête accident mer français (BEA) a identifié comme causes de l'accident une houle très importante, un vent de six nœuds, conjuguée à un défaut mécanique du cargo.
L'opération de démantèlement de l'épave, dont une partie avait été immergée dans l'océan, s'est achevée en juin au bout de trois mois de chantier.
Par ailleurs, deux hommes accusés d'avoir gêné les opérations de secours de l'équipage du cargo en faisant voler un drone au-dessus de l'épave, ont été condamnés le 4 juillet par le tribunal correctionnel de Bayonne à quatre mois de prison avec sursis.