Un majestueux boutre traditionnel omanais va prendre la route depuis Douarnenez (Finistère) pour rejoindre Paris et le parvis de l'Institut du monde arabe dans le cadre d'une exposition dédiée aux "Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo".
"C'est un bateau exceptionnel. C'est un des derniers boutres arabes à avoir été construits", a assuré à l'AFP Kelij-Yann Cotto, conservateur du Port-musée de Douarnenez, où est hébergé le navire, juste avant que ce dernier ne soit hissé sur un semi-remorque.
Construit en 1992 dans le sultanat d'Oman et armé à la pêche, le "Nizwa" a été racheté en 2004 par un Breton qui l'a ramené dix ans plus tard à Douarnenez.
Doté d'un gréement traditionnel, il mesure 31 m de long et 6 de large. "La forme de sa carène n'a pas évolué depuis le 15e siècle", a souligné à l'AFP Jocelyn Pierre, son propriétaire.
Bateaux arabes construits entièrement en bois, les boutres étaient utilisés originellement pour le commerce local et la pêche à la perle. Ils étaient réputés pour leur ténacité à naviguer sous les moussons.
Ils ont été popularisés en France par Henry de Monfreid, notamment dans les "Secrets de la mer Rouge". L'aventurier et écrivain a d'ailleurs été mis en scène sur son boutre par Hergé dans l'album de Tintin "Les cigares du pharaon".
L'exposition "Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo" se tiendra du 15 novembre au 26 février. Elle racontera les épopées fantastiques des navigateurs, commerçants et aventuriers qui ont fait pendant près d'un millénaire du monde arabo-musulman un des espaces les plus actifs du monde.