Basée sur le principe de l'illusion d'optique et s'inspirant du cubisme, cette technique également appelée Dazzle Painting, a été imaginée en 1917 par des peintres mobilisés aux Etats-Unis, en France et en Grande-Bretagne, et notamment par le Britannique Norman Wilkinson. L'objectif était de tromper les sous-marins allemands en créant de faux effets de perspective.
Il ne s'agissait pas ainsi de tenter de masquer les navires, mais plutôt de rendre plus difficile le calcul de leur cap et de leur vitesse --des données nécessaires pour déterminer l'endroit où faire feu--, ainsi que de cacher certaines parties sensibles, comme la passerelle ou la salle radio. Et ce, alors que les sous-marins à l'époque étaient contraints de remonter à la surface pour obtenir ces informations, mais sans trop s'y attarder au risque de se faire repérer.
Parallèlement, les motifs Razzle Dazzle (tape-à-l'oeil, en français) ont toujours été présents dans l'art, le design ou le prêt-à-porter, ainsi que le montrent les objets présentés à Brest, comme des baskets zébrées d'une célèbre marque de chaussures ou une planche de surf, elle aussi striée de noir et blanc. "Le motif du Razzle Dazzle, que l'on connait tous finalement sans forcément en connaître l'origine, a perduré dans les arts, la mode ou le design", souligne Jean-Yves Besselièvre.
L'exposition "Razzle Dazzle, l'art contre-attaque!" présente sur 220 m2 une centaine d'oeuvres originales, dont des planches, maquettes et peintures représentant ces étranges navires. Cette rare exposition sera présentée jusqu'en décembre 2018 au Musée de la Marine, dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.